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Direction le coeur du Pacifique et l'une des dernières îles désertes du monde : Clipperton. Un atoll propriété de la France depuis 1931 pourtant aux premières loges des dérèglements climatiques de notre planète. Un "caillou de la république" négligé et abandonné pour le moment. La preuve en 126 secondes.
Vraie-fausse bonne décision ? Celle de Ségolène Royal, ministre du développement durable, qui a rendu public un communiqué intitulé «Océan et biodiversité», annonçant notamment la création d’une aire marine autour de l'île de Clipperton dans le Pacifique. Effet d'annonce pendant la COP22 ? Des questions se posent.
Chargé par Manuel Valls d'une mission sur la «valorisation scientifique» de Clipperton, seule île française du Pacifique Nord, le député Philippe Folliot (UDI) remet ce soir son rapport à George Pau-Langevin, Ministre des Outre-Mer. Entretien avec le député du Tarn préconisant dans son rapport des solutions, dont l'implantation d'une station d'observation internationale, à propos de ce territoire laissé en jachère par la République depuis son attribution définitive à la France en 1931. L'avenir de cet atoll du bout du monde aux premières loges des dérèglements climatiques serait-il enfin réglé ?
2 ans de navigation, 100 000 kilomètres à parcourir, 70 scientifiques venus du monde entier et de toutes les disciplines , c'est la prochaine expédition de la goélette Tara. Objectif ? Étudier l'étonnante biodiversité des récifs coralliens face au changement climatique.
Atoll français perdu dans l’immensité du Pacifique, Clipperton est décidément l’île de toutes les passions ! Je m’y suis rendu en 2001, en 2003 et plus récemment en avril dernier. Cette fois j’ai accompagné la mission Passion 2015, initiée par le géographe Christian Jost. Et il se pourrait que cette fois la «planète Clipperton» intéresse les plus hautes sphères de l’état…
Vingt ans après sa disparition, Jean-Michel Barrault rend hommage à Bernard Moitessier (1925-1994), un navigateur entré dans la légende suite à une décision autant extravagante qu’élégante.
De l'océan Pacifique au lac Baïkal, soit 4 000 kilomètres à parcourir en traîneau à chien, c’estL'Odyssée Sauvage mené (en ce moment) tambour battant par l’explorateur et cinéaste Nicolas Vanier.
Du plus grand océan au plus grand lac du monde, de l'océan Pacifique au lac Baïkal, en traversant la Mandchourie, la Mongolie et une partie du la Sibérie du Sud, c’est l’itinéraire emprunté en ce moment par Nicolas Vanier.
Au menu de cette expédition ? Plusieurs milliers de kilomètres en traîneau à chiens, à travers des paysages de montagne, de forêt et de taïga d'une beauté époustouflante et dans lesquels vivent encore des «Dersou Ouzala», côtoyant des tigres de Sibérie, le plus grand félin du monde.
Comme lors de son Odyssée Sibérienne, Nicolas Vanier a tenu à ce que cette nouvelle expédition soit accompagnée d'un vaste programme d'éducation au développement durable, notamment dans les écoles, auprès des plus jeune.
Qui n'a pas rêvé un jour de larguer les amarres et de partir vivre seul sur une île déserte ? Gauthier Toulemonde a exaucé son rêve (LIRE LA CHRONIQUE) en vivant seul sur une île déserte perdue face à l’immensité du Pacifique. De retour à la civilisation, il s’épanche sur son présent désormais rythmé par l’écriture d’un livre. La parole est au web robinson...
« Mes nuits sont passées à l’écriture du livre, à regarder le film tourné sur place afin de ne rien oublier. Car je suis bien loin d’avoir révélé tous les secrets de cette île mystérieuse, de ma vie quotidienne et des réflexions qu’elle m’inspire. Il me fallait un peu de recul, je l’ai à présent. Le livre est sur les rails, je n’ai plus qu’à réunir mes souvenirs, de parler de cette fascination pour les lieux désertiques ou vierges de la planète, ceux qui inspirent, ceux que l’on n’oublie jamais.
L’ouvrage débute par un voyage fondateur en 2005 à Clipperton - un simple îlot perdu dans l’immensité de l’océan Pacifique - avant que je ne m’aventure au pôle Nord et ses gros glaçons sur lesquels j’ai vécu des moments magiques, avant que je rejoigne l’Amazonie pour enfin participer à l’aventure du Planetsolar et son tour du monde avec pour seule énergie le soleil.
Des rencontres avec des femmes et des hommes extraordinaires qui font ce qu’ils peuvent pour préserver la planète et dont j’évoque la riche personnalité. Puis une large partie de l’ouvrage est consacrée à l’aventure en solo en Indonésie.
En solo, oui et non car vous étiez avec moi et j’ai tout fait pour que ce petit anneau de terre soit le vôtre, celui de votre imagination, celui qui vous inspirera peut être un voyage sur une île en France ou ailleurs.
J’attends des nouvelles de Gecko, mon chien. J’espère qu’il viendra en France en 2014 »
Vivre en solitaire sur une île déserte du Pacifique pendant 40 jours tout en restant connecté au «monde moderne», c’est la prochaine expédition de Gauthier Toulemonde. Premier épisode dédié à une expédition bien pensée.
Eric Chevreuil est un passionné de l’atoll de Clipperton. Basé aux Etats-Unis, il est devenu un observateur averti de la vie de ce «caillou de la République» perdu dans l’immensité du Pacifique mais pourtant si convoité. Extrait du compte-rendu de sa récente mission sur place.
C’est au cours de l’enquête pour mon premier film documentaire dédié à l’atoll de Clipperton (Part #1 - Part #2) que j’ai fait la connaissance de F6BFH, alias Alain Duchauchoy. Un radioamateur qui s’est passionné pour ce «caillou de la république» depuis son premier séjour en 1978 au point d’en être devenu l’un de ses ardents défenseurs.
Tête d’épingle perdue dans l’immensité du Pacifique oriental, l’île de Clipperton est une possession française depuis 1931. Une île mystérieuse comptant de nombreux passionnés dont Eric Chevreuil, de retour d’une récente expédition sur cet atoll en compagnie de 11 Mexicains. Premier extrait de son enquête et premières pièces à conviction contredisant le mythe selon lequel tout débarquement à Clipperton par voie maritime est impossible…
« Clipperton est entouré d’une ceinture de récif avec deux à trois points de débarquement qui ont été largement signalés sur les cartes et croquis depuis sa « Découverte » en 1711 et sont maintenant publiés avec coordonnées GPS sur des sites cartographiques communs. Il y a effectivement danger et quelques cas documentent les risques.
Le SacramentoDaily Record-Union daté du 1er janvier 1898 rapporte que la canonnière mexicaine ElDemocrata avait été envoyée à Clipperton pour y réaffirmer la souveraineté mexicaine.
L’HONNEUR EST SAUF
Arrivée sur zone le 31 décembre 1897, son capitaine découvre que le drapeau américain est hissé sur l’île et envoie une chaloupe à la mer avec un détachement de soldats en armes pour régler le problème.
La chaloupe chavire et les soldats peuvent rejoindre la côte à la nage mais sans leurs armes, perdues au fond de l’eau. Heureusement, le pavillon mexicain sera sauvé et hissé sur l’île.
L’ÎLE X
Les Américains y laissèrent, quant à eux, plus que des plumes en 1944 lors de leur mission top secrète sur celle qu'ils ont baptisée « l’île X ». Une barge de débarquement toute neuve s'échouera, en effet, sur les récifs en essayant d’atteindre les plages. Elle y sera d'ailleurs abandonnée.
Plus récemment, le M/V Monarch aurait coulé en 1962 à proximité de l’île. Neuf membres d’équipage auraient ainsi passé 23 jours sur l’atoll avant d’être récupérés par un navire de pêche et transbordés sur le USS Robinson.
Ce sont grâce à des patates et des oignons sauvés lors de la catastrophe, et à l’eau du lagon qu'ils doivent leur survie. Les noix de coco, les oeufs et la chair de petits oiseaux auraient également contribué à améliorer leur ordinaire. De ce naufrage, je n’ai pourtant aucune preuve tangible malgré de nombreux témoignages qui se recoupent.
NAUFRAGES INCONNUS
En 1988, cinq marins perdus en mer auraient dérivé au large de l’île sans pouvoir y accéder. Enfin, en 1998, Steven Longbaugh et David Heritage, auraient passé trois semaines sur l’île et n’auraient été sauvés qu’après avoir réussi à réparer une radio.
Parmi les naufrages mystérieux, notons cette l’histoire d’un bateau de pêche sportive qui aurait lancé une chaloupe pour une visite sur l’île, laquelle aurait chaviré. Les passagers et l’équipage auraient alors contacté un thonier de passage qui aurait utilisé son hélicoptère embarqué afin de transporter les « naufragés » depuis l’île jusqu'à leur navire.
AUCUNE TRAGÉDIE ?
Le total des catastrophes maritimes documentées sur Clipperton est minimal quand on le compare au trafic maritime intense qui s’y est déroulé à partir du « guano rush » de 1858.
Seuls les naufrages du Kinkora (1897), du Nokomis (1914), du LST-563 (1944) et des chalutiers Thistle (1950?), Lilly Mary (2000) - laquelle aurait d'ailleurs introduit les rats sur l’île -, Dixie Isle et Oco seraient à officiellement répertoriés.
Aucun décès n’a pourtant été mentionné au cours de ces naufrages. Même l’échouement du chimiquier Sichem Osprey en 2010 n’a pas tourné en tragédie.
SÉJOURS GRAND LUXE
Fin 2004 et début 2005, l’expédition de Jean-Louis Etienne a, quant à elle, été capable de débarquer 10 tonnes de matériel et 45 personnes sur l’atoll ravitaillé une fois par semaine par un voilier faisant des navettes à partir d’Acapulco.
Les deux enfants (de moins de 5 ans) de l'explorateur ont d'ailleurs vécu sur l’île. Le plus jeune y a même fait ses premiers pas. Le danger n’est visiblement pas le même pour tout le monde.
DES MILLIERS DE PERSONNES
Au final, il suffirait de demander à tous ces touristes de la pêche et de la plongée, et aux équipages de thoniers étrangers ou de bateaux de plaisance qui y débarquent ce qu’ils pensent des difficultés à mettre pied à terre sur Clipperton !
Depuis le début des années 2000, entre les visites de souveraineté française, les expéditions scientifiques, les voyages annuels de pêche au thon (au départ de San Diego), les voyages de plongée sous marine (au départ du Mexique), et tous les autres voyages sans drapeaux, ni fanfare, quelques milliers de personnes ont ainsi certainement foulé le sol corallien de Clipperton.
En 2003, Lance Milbrand qui y était au profit du National Geographic, dénombrera plus d’une douzaine de navires en 41 jours !
DÉBARQUEMENT À LA NAGE
Le débarquement peut être délicat ou impossible selon l’état de la mer, mais ses dangers ne semblent pas si terrifiants. Récemment (le 31 Décembre 2011), j’ai débarqué à la nage en poussant mes sacs étanches.
Un clin d’œil à une longue tradition remontant à l’équipée du Président Roosevelt en 1938. Quant à moi, l’équipage du yacht de plaisance Moana venait de me devancer car il avait laissé son nom écrit en blocs de corail au pied du drapeau français.
UN ATOLL JAMAIS DÉSERT
De nouveaux visiteurs - une vingtaine de membres de l’expédition scientifico-artistique internationale baptisée « Clipperton Project » (autorisée par Papeete) - viennent juste de prendre la mer à bord de trois navires.
Objectif avoué ? Passer 10 jours sur l’atoll de Clipperton. A coup sûr, ils croiseront certainement un bateau de pêche sportive ou un navire de plongée.
Clipperton, « l’île X », est inaccessible. C’est en substance leur message pour rendre leur aventure plus mythique. De quoi faire ricaner de nombreux « Clippertonniens ». Car, tous ceux qui ont voulu y poser le pied y sont finalement allés. Qu’importe presque la manière ! »