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  • DANS LES PAS - EPISODE 3

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    RESUME
    LA DECOUPE DU PHOQUE - épisode 3 du film documentaire "Dans les pas de Paul-Emile Victor". Tout juste débarqué au Groenland oriental, le fils de l'explorateur Paul-Emile Victor (1907-1995) fait connaissance avec les us et coutumes locaux. Dans le village de Tiniteqilaaq, on continue envers et contre tout à perpétuer les traditions inuits...

    FICHE TECHNIQUE
    DANS LES PAS DE PAUL-EMILE VICTOR, L'AVENTURE POLAIRE
    Film produit par Méchant Loup Production

    France - 52 minutes (2007)
    Réalisation : Stéphane DUGAST

  • LE FIGARO EN PARLE...

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    © Christophe GERAL

    EXTRAIT DE L'ARTICLE - Le casse-tête de la déconstruction. Construit à Brest de 1959 à 1961, le porte-hélicoptères, long de cent quatre-vingts mètres, contient - comme tous les bateaux de cette époque - des tonnes d'amiante. Aussi sa déconstruction se fera-t-elle en plusieurs étapes, puisqu'il faudra d'abord procéder au désamiantage. Pour l'heure, il est prévu qu'après un week-end d'adieu sur un quai civil du port de Brest, la Jeanne soit amarrée au fond de la Penfeld, la rivière de Brest, dont les berges sont en partie occupées par les militaires, ou qu'elle parte directement vers le cimetière marin de Landévennec. Mais, quelle que soit l'option retenue, une centaine de marins s'affaireront pendant plusieurs semaines à vider le bateau. Ensuite, des appels d'offres seront lancés afin de sélectionner les entreprises en charge du désamiantage et de la déconstruction. Reste que d'aucuns appellent à la conservation des éléments les plus représentatifs : «Il s'agit là d'un des derniers bâtiments à vapeur de la Marine nationale. En termes de patrimoine naval, cela a du sens», estime Stéphane Dugast, auteur du livre La Jeanne d'Arc (Éd. du Chêne). Et de rappeler que «si le France pourrit quelque part dans la baie d'Along, la récente vente aux enchères des objets du bord a remporté un grand succès».


    PAR NATHALIE BOUGEARDlogoLEFIGARO2.gif

    parution : 27 mai 2010

  • ANNE ET «SA» JEANNE

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    Anne Smith n'a paraît-il pas son pareil pour peindre les cargos, les ports, les docks, les bateaux et les marins. Quand l’opportunité s’est offerte à elle d’embarquer sur le porte-hélicoptères R97, l’artiste «britannique de naissance, française de nationalité et bretonne d’adoption» n’a pas hésité une seule seconde. Outre la possibilité d’effectuer «un voyage inoubliable» entre Fort-de-France et New York, le peintre officiel de la Marine avait cœur de témoigner et de raconter «sa» Jeanne.

    AS couv.jpg« Le porte-hélicoptères Jeanne d’Arc est-il à vos yeux un bateau gris différent des autres ?

    Pour moi, la Jeanne d’Arc, c’est véritablement un bateau charnière entre le passé et l’avenir. C’est un bâtiment qui concentre à la fois tout le savoir-faire des générations d’hier et celle du futur parce que c’est sur son pont que sont formés les futurs officiers de la Marine. Et puis, ce navire a quasiment le même âge que moi : 50 ans. J’y suis donc attachée. C’est également le premier «bateau gris» sur lequel j’ai embarqué, et ce avant ma nomination comme peintre de la Marine en 2005. Pour toutes ses raisons, j’aime la «vieille Dame». Il faut prendre soin d’elle. Je parle bien évidemment du bateau et pas de moi (rires). Plus sérieusement, mon vœu le plus cher actuellement concernant le bateau, c’est que des morceaux de la Jeanne continuent d’exister après son démantèlement. C’est fondamental pour consolider le patrimoine naval de notre pays.

    Pourquoi la conservation du patrimoine de la Jeanne est-elle si importante à vos yeux ?

    Au cours de ma carrière, j’ai toujours œuvré pour que l’on garde des traces du patrimoine naval. C’est important pour le souvenir mais également pour la mémoire collective. C’est en comprenant le passé que l’on peut se tourner vers le présent et surtout l’avenir. Les racines sont les prémisses de la compréhension. La Jeanne fait partie du patrimoine maritime industriel de la France, c’est indéniable. Des objets phares de ce bâtiment doivent être conservés et présentés au grand public. Et je ne parle pas que des pièces en laiton gravé à bord. Le patrimoine Jeanne est d’une richesse incroyable. Cela serait bien que des morceaux de Jeanne subsistent à Brest et pourquoi pas à Rouen, la ville marraine du bateau. Ces pièces phares ne doivent cependant pas être stockées dans un hangar à l’abri des regards ou nécessiter forcément un badge d’accès pour les voir. Vous savez, on pleure souvent en disant que les Français n’ont aucune culture maritime mais si le grand public ne peut pas approcher son patrimoine naval où allons-nous ? Comment pourra-t-on ensuite reprocher à ces gens leur manque de culture maritime ? Et puis, dans notre pays, l’univers maritime se réduit trop souvent à ses plages ou à ses festivals folkloriques. La mer, c’est plus que ça. Montrer l’univers des marins, leur quotidien et leur travail, c’est indispensable…

    « La Jeanne, c’est le patrimoine naval de la France et de nous tous. Laissons l’opportunité au grand public de découvrir ce monument du patrimoine naval. L’univers maritime s’imprégnera ainsi dans le cœur des Français, et ce, même s’ils habitent loin de nos côtes…»

    Avant d’embarquer sur la Jeanne, qu’aviez-vous en tête de peindre comme toiles ou aquarelles ?

    J’avais une première image forte en tête : le dernier AS 4.jpg« coquetèle » en tenue tropical à Fort-de-France. Je l’imaginais avec tous les marins habillés en blanc, la chaleur de la Martinique et des femmes qui dansent. La seconde toile que j’imaginais, c’était l’arrivée à New York, la statue de la Liberté, Manhattan et les gratte-ciels… Pour démarrer, notre avion a eu du retard. Je suis arrivé in extremis pour le « coquetèle » à Fort-de-France. La fatigue, le décalage horaire, j’étais exténuée. Même si le « coquetèle » était conforme à l’idée que je m’en faisais avec la musique, les femmes virevoltantes dont des miss martiniquaises, j’étais cependant trop crevée pour envisager de réaliser une toile. Quant à New York, tout s’est déroulé à l’inverse de ce que j’imaginais. Nous sommes arrivés de nuit et sous un crachin.

    Concernant la vie embarquée sur la Jeanne à proprement dit, vous aviez également en tête des toiles ou à des aquarelles à absolument peindre ?

    Lorsque j’embarque, je n’ai pas de programme pré-établi. Je ne dresse pas un inventaire des toiles ou aquarelles que je vais réaliser. Ma première toile, je l’ai d’ailleurs effectuée au local PC Engin sur les recommandations d’un marin. C’est un endroit génial. C’est le local des manœuvriers. On y trouve toutes sortes de cordages et cette odeur de goudron si caractéristique. J’ai trouvé d’emblée que c’était un sujet fort. Ayant préalablement rencontré les musiciens je savais qu’ils répétaient chaque jour en mer entre 10 heures et 12 heures. J’avais donc mon second sujet. Après  trois heures au local PC Engin, j’ai d’ailleurs décidé ce jour-là d’aller voir les musiciens. Quand j’embarque, je réalise souvent deux toiles simultanément. Ca me change les idées sinon j’ai trop « le nez dans le guidon » comme on dit. Et je perds le fil de mon inspiration et surtout ma fraîcheur. Quant aux techniques que j’utilise, elles sont liées d’abord à l’endroit et l’espace dans lequel je peins. Pour un espace restreint, je privilégie l’aquarelle. Je tiens compte également des conditions climatiques ainsi que de mon état physique. Quand j’ai du punch, je m’attaquer à une toile car j’ai l’envie et l’énergie pour travailler en grand format. A l’inverse, lorsque je suis fatiguée ou plus calme, je privilégie l’aquarelle.

    «J’embarque et je peins pour témoigner, pour informer mais également pour faire rêver»

    AS 3.jpgDans toute votre œuvre, l’univers industriel maritime est prégnant. Sur la Jeanne, le monde des machines est un monde résolument à part. En y installant votre chevalet, qu’espèreriez-vous capter ?

    Les machines de la Jeanne, c’est un lieu qui donne mais qui nécessite une énergie incroyable. Déjà, il faut y aller et y descendre avec son chevalet. Les coursives sont étroites et les échappées abruptes. C’est un endroit pas accessible à tout le monde. Témoigner dans les machines, c’est donc  un privilège. Réaliser une grande toile s’est donc logiquement imposé. J’embarque et je peins pour témoigner, pour informer mais également pour faire rêver. Les machines sont magiques même si les conditions qui y règnent ne sont pas optimales pour un peintre. Aussi, j’ai préféré ne pas m’y rendre quand nous évoluions dans les mers chaudes. Avec la chauffe tôlée, ça aurait vite été insupportable. Non, j’ai choisi d’y poser mon chevalet avant l’arrivée de New York lorsque nous sommes entrés dans le courant froid du Labrador. Comme, de surcroît, ces jours de navigation se sont avérés remuants, j’étais donc mieux en machines. J’étais pour ainsi dire bien calée au fond même si ma toile a du subir la condensation et des fuites d’huiles. Cette toile, c’est pour ainsi dire une peinture à l’huile pour moitié et une peinture à l’eau pour l’autre moitié (rires).

    Vous vous êtes également rendu dans le local barre…

    … Sur les conseils d’un marin embarqué. Si les machines sont le «royaume» de l’huile et de la vapeur, le local barre c’est avant tout des pistons et une mécanique d’horloger. C’est incroyable de se dire que le joystick de navigation, situé au moins cinq ponts au-dessus, transfère sa direction à une ligne d’arbre qui quelques 180 mètres plus loin, impulse la direction du navire. En passant 7 heures là-bas, j’ai pu évaluer le bateau et ses mouvements de façon différente. Au local barre, tout est en laiton ou en cuivre, c’est incroyablement poétique. C’est beau, çà brille !

    AS 2.jpgVous avez également installée votre chevalet dans l’infirmerie, pour quelles raisons précisément ?

    Car, c’est un lieu symbolique de la Jeanne. C’est un lieu qui montre à la fois le côté ancien du bateau et sa modernité. C’est exactement ce que j’ai voulu peindre en installant mon chevalet dans l’encadrement d’une porte donnant sur des lits modernes de réanimation et sur les lits anti-roulis conçus dès la construction du bateau. En confrontant ces typologies de lits, on saisit mieux la Jeanne, véritable trait d’union entre la Marine ancienne et la Marine moderne.

    Après 15 jours d’embarquement sur la Jeanne et autant de productions sur le motif, comment jugez-vous votre travail ? Pensez-vous que votre production est complémentaire à celles d’autres peintres de la Marine ?

    Evaluer son apport est un exercice difficile et très prétentieux ! (silence) Moi, je me suis efforcé de réaliser des oeuvres sur des sujets qui me touchent, tout en souhaitant mettre en valeur le patrimoine Jeanne si riche mais bientôt en voie de disparition. Les peintres de la Marine sont nombreux à avoir embarqué sur la Jeanne. Chaque peintre a travaillé selon sa sensibilité. Certains de mes confrères se sont intéressés à la dimension escale du bateau. AS 5.jpgL’exotisme, le voyage et la vie ailleurs les ont fortement imprégnés. D’autres se sont focalisés sur la faune et la flore environnantes tandis que certains se sont penchés sur l’architecture de ce bâtiment ou sur les savoir-faire du bord. Je crois que c’est en ajoutant toutes ses visions que se dégage une vision artistique globale de la Jeanne. Quant à mon travail artistique réalisé à bord, je le destine au grand public. Vous savez, en tant que peintre officiel de la Marine nous bénéficions de cette véritable chance de pouvoir nous adresser au grand public, et pas seulement aux marins ou à des cercles d’initiés. A ce titre, nous constituons, nous les peintres de la Marine, une « plus-value » intéressante pour l’institution.

    Ultime question. Si vous aviez à décrire brièvement le porte-hélicoptères R97, quelle serait votre définition ?

    Moi j’aime ce bateau. La Jeanne, elle est patinée. Si elle n’est cependant plus très bien adaptée aux réalités opérationnelles contemporaines, c’était pourtant le nec plus ultra à l’époque. La preuve, la Jeanne est encore là aujourd’hui. Ca montre que ses concepteurs avaient bien prévu et que ses utilisateurs en ont pris soin. Elle a bien duré et elle a bien servi. La Jeanne, c’est une belle bête ou plutôt une «vieille Dame» bien conservée. C’est une quinquagénaire toujours pétillante ! »

    Propos recueillis par Stéphane DUGAST
    Illustrations : © Anne SMITH / Photographies : Christophe GERAL

  • UNE DOUBLE DANS LIBERATION !

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    EXTRAIT DE L'ARTICLE - « Comme sur tous les bateaux, les machines – c’est-à-dire l’appareil propulsif – sont un monde d’une inquiétante beauté. «Chez les mécaniciens, l’amour de la turbine est plus fort que la chaleur insupportable, le vacarme, l’huile et la vapeur. Un enfer pour tout novice. Un monde mystérieux pour de nombreux marins», constate Stéphane Dugast dans le beau livre qu’il a consacré à la Jeanne, avec le photographe Christophe Géral.Jeanne- d’Arc était propulsée à la vapeur. Quatre chaudières fonctionnant au gazole produisaient cette source d’énergie qui entraîne à son tour deux groupes de turbines. Puis deux lignes d’arbres et, au bout, deux hélices de 6,3 tonnes chacune, propulsant les  14000 tonnes du bateau. Et ses 600 hommes et femmes » La

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    ENQUETE DE JEAN-DOMINIQUE MERCHETLIBERATION logo 2.jpg
    PHOTOGRAPHIES DE CHRISTOPHE GERAL

    parution : 27 mai 2010


    *

    LIBERATION.FR logo.gifLA CHRONIQUE DE JEAN-DOMINIQUE MERCHET PARUE SUR SON BLOG SECRET DEFENSE (décembre 2009) - « Elle aurait dû s'appeler La Résolue, mais on baptisa heureusement ce porte-hélicoptères Jeanne d'Arc. Navire-école depuis 1964, la Jeanne effectue en ce moment même sa quarante-cinquième et dernière campagne, que l'on peut suivre sur son journal de bord. Quel beau bateau ! Et le livre que lui consacrent le journaliste Stéphane Dugast, bien connu des lecteurs de Cols bleus, et le photographe Chistophe Géral, est à la hauteur du sujet. Attention, grand format : 39,5 cm x 27,5 cm. De la place pour que les images «pètent» vraiment. L'ouvrage n'est pas qu'un livre de photos : le texte y a toute sa place et il retrace l'histoire de ce bateau qui, n'en doutons pas, passera dans la légende. On s'est souvent un peu moqué de ce porte-hélicoptères dont le hangar tenait plus de la salle de réception. C'est oublier combien la Jeanne a pu été utilisée, en particulier ses dernières années dans des missions humanitaires (tsunami 2005) ou plus militaires comme l'affaire du Ponant en 2008. Le livre est préfacé par Bernard Giraudeau, qui a servi à bord, avant d'y retourner comme «écrivain de marine». Stéphane Dugast et Christophe Géral, La Jeanne d'Arc Editions EPA, 184 pages, 49,9 euros »

  • SAVOYARD, TETE DE LARD !

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    Ancien élève de l'école normale de musique, Jean-Marie Chourgnoz a été tour à tour musicien, créatif, directeur d’une agence de publicité puis photographe et plasticien. Un embarquement sur la Jeanne a changé sa vie…

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  • EN IMMERSION NAUTIQUE

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    LE REPORTAGE
    Dès la fin des années 1980, la force maritime des fusiliers marins et commandos (FORFUSCO) prend conscience de la nécessité de se doter d'embarcations très rapides afin de mener des opérations commandos en haute mer.

    Il y a 15 ans la première embarcation de ce type est livrée. A Lorient, une unité dédiée à l'entretien et au pilotage de ces embarcations naîtra 5 ans plus tard. Depuis, la dimension nautique est montée en puissance chez les fusiliers marins et commandos.

    Les récentes opérations de lutte contre la piraterie au large de la Somalie ou les opérations de lutte contre le narco trafic dans les Antilles l'attestent. L'ETRACO (Embarcation Très RApide COmmandos), et bientôt son successeur l'ECUME (Embarcation Commando à Usage Multiple Embarquable), sont des vecteurs opérationnels essentiels dans les opérations combinant air, terre et mer.

    Immersion au sein du secteur nautique de la base des fusiliers marins et des commandos, installé à la pointe de l'espérance dans la rade de Lorient.

    Photographies de Christophe GERAL
    Enquête de Stéphane DUGAST

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    Portrait-interview du commandant Luc Gander

     

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    Ci-dessus, l'Embarcation Très RApide des COmmandos (ETRACO) et la soute ou l'atelier réparations
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    L'ETRACO en situation...
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    Comme à bord...
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    A la Base des FUSiliers-marins et des COmmandos (FUSCO) de Lorient

    *

    COMMANDO couv.jpgLE SUJET Au sein de la Force maritime des fusiliers-marins et commandos (Forfusco) basée à Lorient, la dimension «nautique» se décline en quatre secteurs.

    Il y a d'abord «le secteur plongée» dédié aux plongeurs d'armes, aux plongeurs de bord et palmeurs. Le secteur des «engins» est en charge de la mise en oeuvre de la vedette et du Chaland de Transport de Matériel (CTM).

    C'est le secteur «nautique» qui est dédié aux embarcations légères. Quant à l'appui opérationnel aussi bien pour des entraînements que des missions, il est assuré par le «Secteur Vecteur Nautique Commando» (SVNC) ou le «s-vneuce» dans le langage des initiés.

    Deux reporters de Cols Bleus se sont immergés pendant une semaine au sein de «la nautique» comme dénommée par abus de langage.

    A la clef une moisson d'images décoiffantes, des portraits insolites et les «bon mots» de marins peu habitués à se confier, confidentialité de leurs métiers obligent...


    Plus de renseignements sur le site Internet de la Marine nationale à : http://www.defense.gouv.fr/marine

    Reportages photographiques Défense sur le site web de Christophe GERAL à  : http://www.christophegeral.com

  • TRONCHES DE JEANNE N°5

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    Un marin, une tronche, la Jeanne... C'est en substance le concept imaginé avec le photo-reporter Christophe Géral suite à notre travail éditorial sur le porte-hélicoptères R97 Jeanne d'Arc. Hommage à un navire légendaire qui va disparaitre du patrimoine naval hexagonal. Retour sur cette aventure photographique en 5 clichés. Gros plan sur celui que l'on appelle à bord le "croc", alias le commissaire de bord.

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  • ADIEU JEANNE, ADIEU...

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    A l'occasion du transfert du porte-hélicoptères R97 des quais du port civil de Brest à ceux du port militaire, un ancien de la Jeanne a tenu à nous raconter sans fard cet ultime transit. Fidèle lecteur de nos blogs, Claude Idot a voulu témoigner. Nous lui ouvrons nos colonnes. Une façon de montrer les liens quasi charnels entre le bateau-école de la Marine désormais disparu et ses anciens marins...

    1171 083.JPG«A Christophe & Stéphane,

    Je me remets peu à peu de toutes mes émotions vécues lors du retour de la Jeanne à  Brest. Je suis rentré chez moi l'esprit volatile et les yeux encore embués.

    Depuis votre départ,  il y a eu des moments de fortes émotions comme lorsque nous avons fait le transit entre le port de commerce et le port militaire. J'ai même réussi à faire une minute de film.

    Dommage que vous n'ayez pas été la tous les deux car vous étiez à Lorient  en reportage chez les commandos. L'arrivée au quai militaire a été un moment fort. Surtout lorsque les cornes de brumes des bateaux se sont mises à sonner. La Jeanne y a répondu. Dur de décrire cette émotion vécue en direct. Nous sommes quelques uns à avoir dû nous isoler.

    Un  silence a plané sur la plate-forme aviation l'instant d'après. C'est alors qu'un un ancien de la Jeanne, un camarade, m'a rejoint. Il m'a posé sa main sur l'épaule tout en me disant que tout ne s'arrête pas là et que nous continuons notre mission avec l'association des anciens de la Jeanne, solidarité des marins obligent.

    «Terminé barre et machines !». Il était  vers les 14 heures 10. J'étais ému, triste et fier. Le porte-hélicoptères R97 Jeanne vivait là ses ultimes minutes...»

  • BOUQUET FINAL

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    A l'occasion de son retour définitif à Brest, son port base, marins et terriens n'ont pas manqué de fêter la «vieille Dame».

    1171 031.JPGTonnerre de Brest ! Jeudi 27 mai 2010, 13 heures 20. Vingt-et-un coups de canon, tirés depuis le porte-hélicoptères R97, résonnent dans la rade de Brest. Retour en grande pompe du bateau-école de la Marine dans la cité du Ponant.

    Quai Malbert la foule se presse autour des barrières de sécurité ceinturant le futur point d'accostage. Les terriens aiment la Jeanne !

    Impatients, le chanteur Pierre Perret et les enfants de l'association Louis Carlessimo guettent l'arrivée de leur «bateau gris fétiche» dixit son président Honoré Carlessimo à l'enthousiasme contagieux : «La Jeanne et notre association, c'est une longue histoire d'amour. Voilà plus de douze ans que la Jeanne et ses marins redonnent de l'espoir aux enfants malades. A notre tour, nous avons voulu lui donner, tout lui donner... Nous avons voulu des adieux joyeux. D'où la présence de l'un de nos parrains, de trois clowns et d'une délégation d'enfants».

    Même ferveur sur les quais environnants noirs de monde au fur et à mesure que la Jeanne approche.  «Nous sommes là pour dire adieu à ce bateau mythique et à ses marins» témoigne une brestoise quinquagénaire qui souhaite rester anonyme devant la cohorte de journalistes.

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    Un édito signé Jean Guisnel, publié dans un hors-série spécial du Télégramme de Brest dédié au porte-hélicoptères, a préalablement donné la mesure : «Aucun bâtiment de la Marine n'est banal. Mais Jeanne la Brestoise, fierté du grand port du Ponant, porte une charge affective encore plus considérable que les autres».

    Durant ce week-end de festivités organisées conjointement par les autorités de la Marine et la mairie de Brest, l'attachement du public à la Jeanne a été constamment palpable.

    «C'est plus qu'une page qui se tourne, c'est un livre qui se referme. Profitons de cet instant rare !»

    1171 028.JPGChaque jour, dès potron-minet, une file ininterrompue de visiteurs va même serpenter les quais.

    C'est par millier que les visiteurs venus du Finistère, de Bretagne, des terres ou des montagnes se pressent afin de pouvoir monter à bord d'un bateau gris devenu légendaire. Malgré parfois trois à quatre heures d'attente en moyenne, ils seront plus de 10 000 visiteurs à se rendre à bord de la Jeanne d'Arc.

    Parmi tous ces visiteurs, une foule de passionés et de curieux ainsi que des anciens marins de la Jeanne «émus et fiers de rendre un ultime hommage» comme le confie, ému, Claude Idot «amoureux de sa Jeanne».

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    A ses côtés, Francis Welche, un autre ancien - «un copain de chambrée de Nanard Giraudeau. Poste Kilo O10» - savoure : «C'est plus qu'une page qui se tourne, c'est un livre qui se referme. Profitons de cet instant rare !».

    En cette fin mai, l'heure est donc à la célébration. La Jeanne d'Arc s'offre un ultime baroud devant un public conquis et friand d'anecdotes. Durant ces dernières heures à la mer, les temps forts ont été nombreux.

    L'escale à Rouen, ponctuée d'une rencontre avec le trois-mâts barque Belem ou les 5 000 visites du bord, a marqué les esprits.

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    La dernière nuit en mer reste également un moment chargé d'émotions comme le précisera a posteriori le commissaire en chef du bord Xavier Prache : «Contrairement aux idées reçues, l'ambiance à bord était très sereine. Ca n'était pas de la nostalgie mais un profond recueillement. On a chacun ressenti énormément d'émotions que l'on a pas voulu forcément partager. On voulait profiter de ces ultimes moments pour voir les étoiles sur le pont d'envol ou pour écouter les machines sous nos pieds». 

    Deux jours avant cet ultime accostage, les machines ont d'ailleurs ronronné. Et la Jeanne filée grand train. A près de 30 nœuds au large du Cotentin. Un ultime tour de force qui a fait la fierté du pacha et de son équipage.

    «Une véritable cure de jouvence» selon les mécaniciens plus promptes qu'à l'accoutumée pour rendre hommage à leur bateau.

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    Jeudi 27 mai, 15 heures à Brest, manœuvres accostage de la Jeanne d'Arc. Le capitaine de vaisseau Patrick Augier va devoir se résoudre à prononcer le fatidique «Terminés barre et machines !» devant une forêt de caméras et d'objectifs. 15 heures 15. Silence de cathédrale en passerelle avant la phrase couperet et une longue allocution du commandant diffusée dans tout le bord. 

    Massée sur les quais, la foule des terriens gronde. Les retrouvailles sont imminentes. «Jeanne la brestoise» brillera de mille feux tout au long de cette «escale» organisée en son honneur. A Brest (même), la «vieille Dame» sera  étincelante jusque dans son dernier souffle. Adieu Jeanne, merci la Jeanne !

    Stéphane DUGAST
    Clichés © Christophe GERAL