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BILLET - Page 7

  • CŒUR MARIN #6

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    Tour à tour danseur professionnel puis artiste-peintre (Cf part 4), Pierre Auzias va se passionner pour les océans au point de devenir un marin navigateur émérite. (Cf part 5). Sixième épisode de sa vie qui va dorénavant s’écrire dans les embruns et dans les alizés.

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  • VENTS PORTANTS #5

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    Danseur professionnel chevronné, Pierre Auzias va un jour devenir artiste-peintre (Cf part 4). Installé en Normandie, il découvre également la mer et va peu à peu s’initier aux plaisirs de la navigation. Cinquième épisode d’une vie aux mille et une facettes.

    « Dans le train entre Paris et Granville ce fameux été 1976, je lis mon tout premier magazine de voile. Deux voiliers sont à l'essai et bientôt commercialisables en France. « Le Romanée », sloop de 32 pieds, de Philippe Harlé construit en aluminium et « L'Élor 65 » en polyester dessiné par le champion olympique et architecte naval Danois Paul Elvström.

    Je me prends à rêver d'escapade à bord du plus petit où déjà l'on peut vivre assis ou courbé, se faire à manger tout en naviguant. Naviguer ? J'ignore encore tout de cela…

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    NAVIGATIONS AU 1/10ème

    Je construis alors de véritables maquettes de voiliers que je lance de la plage du Plat-Gousset derrière le Casino. Je ne trouve rien de mieux pour apprendre à naviguer, régler les voiles, faire du rase cailloux et comprendre les courants. Tout cela flanqué du traité de navigation des Glénans que je lis désormais partout.

    Il me suffit de comprendre tout cela à l'échelle 1/10° avant d'arpenter les pontons de la toute nouvelle marina de Granville pour trouver un propriétaire en quête d'équipier et ainsi valider mon expérience à l'échelle supérieure.

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    LES CONSEILS DE « TONTON »

    Pierre Blouet, dit « Tonton », m'adopte et nous sommes encore de nombreux « nièces » et « neveux » à nous souvenir de cette personnalité granvillaise.

    Son bateau « Grand Gamin », un magnifique sloop de 33 pieds, interpelle par sa couleur grise militaire et ses lignes hydrodynamiques de sous-marin ou de suppositoire !

    « Tonton » avait dessiné et construit son bateau qui était un chef d'œuvre d'ergonomie et de trouvailles, comme son moteur de Simca 1000, dont l'hélice actionnée par transmission hydraulique montée sur une rampe s'immergeait du cockpit par une jolie petite manivelle décorée de perles en chêne verni.

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    Je revois ce vieux marin, grand et calme qui jamais ne quittait son cockpit pour effectuer quelque manoeuvre que ce soit. Aux retours de ses sorties ,nous étions nombreux à nous presser dans le carré douillet de ce rebelle, pour l'écouter refaire le monde.


    PREMIERS BORDS

    Son bateau l'avait amené de l'autre côté de la mare aux canards. C'est bien lui qui me persuadera enfin d'en faire autant. Prudent cependant, j'achète « Thalia » durant l'été 1979. Un petit Sargue, plan Sergent construit chez Croizer à Sartrouville en 1963.

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    « Thalia », ici à la Pointe d’Agon en 1979

    Le petit sloop de 23 pieds tout d'acajou m'offre le bonheur de ma première navigation en solitaire de 9 milles de la Pointe d'Agon à Granville. Puis défilent les avens et les rivières bretonnes ainsi que leur motifs irrésistibles.

    Je passe souvent Noël et le Nouvel An, seul à bord, mouillé dans quelques criques de Chausey me régalant d'un verre de vin en écoutant le vent gémir dans les haubans, les pas des fantômes sur les grèves où plus rassurante, l'étrille de pacotille qui gratte le sable au fond de la souille creusée par la quille »

    (À SUIVRE)

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  • PARFUMS PORTUAIRES #4

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    Après une enfance ensoleillée (Cf part 1 & part 2), Pierre Auzias est devenu un danseur professionnel chevronné (Cf part 3) quand sa vie va prendre un nouveau tournant en Normandie. Quatrième épisode d’une tranche de vie savoureuse à plus d’un titre…

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  • L’ART DES PIROUETTES #3

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     Avant de se consacrer à la navigation et à la peinture - ses deux passions - Pierre Auzias a été un danseur professionnel chevronné. Récit d’une tranche de vie virevoltante après une enfance ensoleillée (Cf. part 1 & part 2). Troisième épisode de la vie singulière de cet artiste-marin qui s'est d'abord accompli dans le monde de la danse. Une vie alors entre classes et spectacles...

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  • LE GOÛT DE L’AÏOLI #2

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    Danseur professionnel, Pierre Auzias a un jour voulu changer de vie et se consacrer à ses deux passions : la navigation et la peinture. Rencontre avec un étonnant marin (français) également peintre officiel de la Marine… danoise ! Second épisode (Cf. part 1) d’une vie forcément foisonnante où sont convoqués l'Empereur, les grands voiliers, de Camille et du grand-père Eugène.

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  • LES PETITS MORGEONS #1

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    Danseur professionnel, Pierre Auzias a un jour voulu changer de vie et se consacrer à ses deux passions : la navigation et la peinture. Rencontre avec un étonnant marin (français) également peintre officiel de la Marine… danoise ! Premier épisode d’une vie forcément foisonnante. il est question de son enfance très ensoleillée.

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  • FICHUE BOTTE !

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    Direction la côte orientale du Groenland.  En immersion avec les derniers chasseurs et pêcheurs inuits, je découvre la vie hivernale et les pérégrinations en traîneau. Un brin gaffeur, je vis évidemment cette première journée à ma façon...

    « Pousser, marcher, tirer, ralentir la cadence, stopper l’attelage. Souffler, pousser et marcher de nouveau. Plus le temps passe, plus le traîneau semble peser des tonnes. Mes gestes se mécanisent.

    L’effort physique est continu mais devrait s’arrêter bientôt. Tout en haut du sommet, on aperçoit le glacier tant attendu.

    Notre course s’effectuera alors en « Traîneau Grande Vitesse ». Nous ne devrions alors plus être loin du village de Tiniteqilaaq, terme de notre voyage…

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    En attendant, il faut toujours tirer, pousser, tirer, pousser. Avancer mètre par mètre afin de gagner du terrain et s’approcher du sommet.

    Devant moi, tous les chiens tirent sur leur harnais avec une énergie incroyable. Même l’unique chienne aux longs poils dans lesquels s’agglomèrent des boules compactes de neige remplit sa tâche, quitte à rouler sur elle-même de temps en temps.

    Je suis stupéfait de sa hargne et sa ténacité. De mon côté, les mains crispées sur les barreaux du traîneau, je m’accroche au sens propre comme au figuré.

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    La fatigue se fait sentir. J’ai le dos et les lombaires en compote. Le souffle court, j’entreprends désormais des pas de géant en levant haut les genoux quand l’une de mes bottes polaires reste encastrée dans la neige !

    Surpris par ce coup du sort, j’agrippe le traîneau comme je peux sans réfléchir. Claudiquant sur un pied, je tente de freiner l’attelage.

    Maudissant ces chaussures qui ne sont déjà plus imperméables, je jure et vitupère tout haut même si, en fin de compte, je sais déjà que ces bordées d’injures ne résoudront aucun de mes problèmes.

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    Au-dessus de moi, à une centaine de mètres, la caravane poursuit sa montée, indifférente à mon numéro de clown polaire.

    Arrêt inopiné du traîneau et de son attelage. Le manche du fouet pour bloquer toute progression.

    Soufflant comme une baleine, il me faut désormais redescendre 40 mètres en contrebas afin de récupérer cette fichue botte.

    Avant d’attaquer cet exercice sur un pied, je lève le bout du nez. Sait-on jamais, les autres ont peut être vu ma « chorégraphie » ?  Poursuivant sa marche inexorable, la caravane disparaît dans un banc de brume.

    À moi de me débrouiller…  »

    Stéphane DUGAST

     Extrait du Beau-Livre « Dans les pas de Paul-Emile Victor » (Michel Lafon)
    Photographies  © SD


  • CHASSE GARDÉE

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    Campement de Ningerte
    66° 17’  Nord / 37° 14’ Ouest

    « Temps duveteux dans le fjord du Sermilik, une large échancrure située le long de la côte est du Groenland. Depuis l’apparition d’un phoque dans les eaux parsemées de glace, le silence est d'or à Ningerte.

    Casquette verte vissée de travers sur le crâne, veste polaire entrouverte et bas de survêtement noir rendu bouffant par ses grosses bottes kaki en caoutchouc, Tobias Ignatiussen est aux aguets. Fusil à la main, ce chasseur quadragénaire, parmi les plus réputés de la région d’Ammassalik, scrute minutieusement les eaux redevenues calmes.

    Plus un bruit, ni même un chuchotement au campement. Le mammifère marin ne devrait maintenant plus tarder à pointer son museau afin de revenir prendre sa respiration à la surface. L’attente parait interminable. Rien ne semble pourtant perturber la concentration de ce chasseur natif du Sermilik.

    Si la chasse a été, pendant des siècles, l’activité principale des Inuits, elle n’est désormais un métier que pour une soixantaine d’entre eux, détenteur d’un permis de chasse officiel. 

    Source de revenus complémentaires pour les chasseurs comme Tobias, cette activité ancestrale est devenue aujourd’hui un loisir pour la majorité des habitants de la côte orientale du Groenland seulement peuplée de 3 500 habitants, tandis que 54 000 Groenlandais habitent le long de la côte occidentale. (…) »

    Stéphane DUGAST

     Extrait du récit  « DANS LES PAS DE PAUL-EMILE VICTOR »
    paru dans le livre CARNETS D’AVENTURES (Presse de la Renaissance)

    Photographie : © Stéphane DUGAST