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BILLET - Page 6

  • SOUS L’OCÉAN

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    Abyss, c’est un film du réalisateur James Cameron sorti sur grand écran en 1989. Un long-métrage de science fiction faisant la part belle aux fonds sous-marins énigmatiques. J’avais 15 ans, j’avais adoré. J’ai revu ce film près d’un quart de siècle plus tard. Verdict ?

    Les souvenirs sont parfois trompeurs. Adolescent, j’ai été touché par des films, des musiques ou des artistes qu’il ne me viendrait plus à l’idée de désormais regarder ou d’écouter. Pourtant en voyant sur le programme TV, le long-métrage Abyss diffusé en prime-time sur RTL9 l’autre soir, je n’ai eu qu’une envie : regarder ce que je considérais alors comme un chef d’œuvre. 24 ans plus tard, je n’ai pas été déçu.

    L’histoire est celle d’un commando de la Marine américaine (dont un «méchant») débarquant à bord de la station de forage sous-marine DeepCore afin de porter secours à un sous-marin nucléaire échoué dans les profondeurs.

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    L'équipe de Bud Brigman accueille ainsi ces nouveaux arrivants, ainsi que Lindsey, future ex-femme de Bud. Alors que les travaux de récupération commencent autour du submersible naufragé, l'équipage de DeepCore va devoir faire face à des phénomènes inexpliqués. Et s'ils n'étaient pas seuls, dans les abysses ?

    Certes, les effets spéciaux et surtout les technologies paraissent vieillottes mais l’histoire n’a pas pris une ride. Servi par une mise en scène assurément esthétique et un scénario abouti, ce film repose également sur un casting bien senti. Difficile d’oublier les performances de Virgil “Bud” Brigman (joué par Ed Harris fort convaincant) ou celle de sa femme Lindsey (alias Mary Elizabeth Mastrantonio).

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    Un œil plus aguerri perçoit d’entrée la complexité de l’entreprise de James Cameron qui a tourné avec virtuosité nombre de séquences en mode sous-marin, s'immergeant lui et son équipe, des semaines durant malgré moult désagréments, dans une énorme cuve d'une centrale nucléaire désaffectée.

    Abyss est le résultat d’une longue maturation de James Cameron (Cf Bonus ci-dessous) qui, de surcroît, ne disposait alors pas d’une batterie d’ordinateurs gavés de giga octets pour gérer ses effets spéciaux comme pour Avatar (ce qui ne m’empêche pas d’aimer également ce film).

    Malgré quelques incohérences, de nombreux clichés et des vieilleries, Abyss fonctionne car James Cameron nous plonge, au sens propre comme au sens figuré, dans un univers sous-marin finalement peu (ou mal) raconté sur grand écran

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    Autre plaisir de cinéphile, celui de voir une intrigue malmenée par les soubresauts politiques et militaires entre le bloc américain et soviétique. A sa sortie aux Etats-Unis, le mur de Berlin n’était toujours pas tombé

    Quant à la dimension futuriste et onirique qui en gêne certain, et dont les développements sont poussés dans la version longue, j’y adhère tant les valeurs humanistes mises en avant – certes très manichéennes – me correspondent.

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    À 24 ans d’intervalle, j’ai donc visionné avec délice Abyss, un long-métrage marin que je ne saurais trop vous conseiller de voir ou revoir tant il est abouti autant esthétiquement parlant que d’un point de vue scénaristique.

    Rares sont finalement les films de mer réussis au cinéma, Abyss fait exception. Mes souvenirs d’adolescent n’étaient pas erronés, ouf !

    Stéphane Dugast

    > BONUS
    Les 27 secrets de tournage selon le spécialiste Allo Ciné

     

  • LE CŒUR DES HOMMES

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    La Mer cruelle, c’est  un roman de Nicholas Monsarrat que mon ami Michel Bez, peintre de Marine, m’a prêté il y a quelques années (je ne lui  ai d’ailleurs jamais rendu, oups…). Ce roman, c’est le récit de la vie de l'équipage de la corvette britannique pendant la très meurtrière bataille de l'Atlantique. Une histoire vécue, un authentique livre de mer et un long métrage fort réussi.

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    Ce livre est une pépite. Et ce pour plusieurs raisons… Publié en 1951, La Mer cruelle, raconte sans fascination, ni forfanterie, la mer et la guerre.

    L’histoire est celle d’un équipage de la corvette britannique HMS Compass Rose pendant la bataille de l’Atlantique, livrant de farouches combats contre les U-Boot allemands

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    Nicholas Monsarrat (1910-1979) s’est appliqué à raconter une aventure qu’il a lui-même intensément vécue. Journaliste et écrivain avant guerre, il s’engage pendant le conflit dans la Royal Naval Volunteer Reserve. Il commandera lui-même une frégate.

    De cette expérience, Nicholas Monsarrat tirera ses histoires de mer, qui sans rien enjoliver de cette période, ne cacheront rien de la guerre et de ses abominations.

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    Paru dans le premier chapitre de La Mer cruelle édité chez Presses-Pocket en 1979, les propos de l’auteur en disent long sur l’âme de son œuvre : «Ceci est l'histoire - la longue et véridique histoire - d'un océan, de deux navires et d'environ 150 hommes. L'histoire est longue parce qu'elle raconte une interminable et furieuse bataille, la plus dure qui puisse être livrée au cours d'une guerre. On y met en scène deux navires parce que le premier fut coulé et remplacé par le second. Elle concerne 150 hommes parce que c'est un nombre d'individus dont on peut facilement relater les aventures. Elle est véridique, enfin, parce que seule une histoire vraie mérite d'être écrite»

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    Flairant la bonne affaire (le livre étant un best-seller), le cinéma ne traînera pas à adapter ce roman. Un long-métrage éponyme sortant sur grand écran dès 1953.

    Scénariste notamment du long-métrage Les Révoltés du Bounty avec Marlon Brando, Eric Ambler s’est attèlé à rédiger un scripte de bonne facture. La réalisation a, quant à elle, été confiée à Charles Frend, monteur des premiers longs-métrages d’Alfred Hitchcock.

    À l’instar de l’œuvre du français Pierre Schoendoerffer, les questionnements de l’homme plongé dans la guerre et ses aberrations sont au cœur du roman et du film La Mer cruelle. Deux pépites qui raviront les adeptes du genre.

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    › EN SAVOIR PLUS

    La Mer cruelle (The Cruel Sea) : un roman de Nicholas Monsarrat et un film britannique réalisé par Charles Frend.

  • TUULLIK (ou la naissance d’un centre artistique)

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    Pierre Auzias (dit « Peeri ») vit à Uummannaq, un village de la côte occidentale du Groenland. Chronique d’un quotidien très polaire. En ce printemps très frais - habituel sous ces latitudes - Peeri a eu une idée lumineuse…

    « Installé à Uummannaq depuis 2005, je me suis rendu à l'évidence que les derniers artisans du fjord se sont éteints emportant avec eux les secrets de leur art.  

    Tous chasseurs, ils excellaient, à tailler de la lame de leur couteau et de leur foret nombre de défenses de morse, bois de rennes, os de baleine, corne de moskus, griffes de phoque ou d'ours.

    Ces artisans-chasseurs finissaient par rendre ces objets ou bijoux aussi brillants que la glace en les ponçant amoureusement au grain fin, puis en les cirant à la stéarine. L'été venu les touristes se ruaient émerveillés sur ces objets artisanaux.

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    Depuis quelques mois j'envisageais de trouver sur Uummannaq, un lieu pour y créer un petit centre culturel qui regrouperait artistes et artisans.  Je rêvais au quotidien d'une jolie petite maison blanche, construite en bois et ceinturée d'une belle terrasse. Pas moins fière, elle domine le port d'Uummannaq. Elle avait  autrefois appartenu à la vieille famille de Karl Lange, maître chauffagiste de l'hôpital. 

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    AVEC VUE SUR MER

    Entretemps, la mairie y avait un bureau où les élus de la vaste commune de Qaasuitsup (elle s’étend sur plus de 700 000 km2) se réunissaient pour discuter à grand coup de café, les dossiers lourds concernant notre district.

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    Sur la terrasse, l’édile et ses adjoints fumaient tranquillement en commentant la vue qui s'étend à plus de cent kilomètres vers le sud jusqu' à la calotte glaciaire.

    La maison inutilisée, mais parfaitement refaite et claire à l'intérieur, n'avait désormais de vivant que sa vieille chaudière que j'entendais ronfler à travers ses murs et par sa cheminée.

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    La dernière campagne électorale qui se solda le 5 Avril 2013 par la victoire d'Aleqa Hammond comme chef du gouvernement autonome Groenlandais, prônait alors pour des valeurs plus traditionnelles avec un retour de la démocratie de proximité destinée à restaurer la vie sociale.

    Observant cela, je me suis décidé à envoyer mon projet aux responsables communaux de la commune de Qaasuitsup, partisans du parti politique d'Aleqa.

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    UNE RÉSIDENCE POUR ARTISAN

    Je n'ai pas pu acheter la maison m'étant heurté à différents obstacles administratifs, mais j'ai eu le droit, toutes idées reconnues, d'en disposer.

    La maison fut baptisée « Tuullik » qui est le nom d'un oiseau merveilleux et mythique, le plongeon désormais en voie de disparition.

    Ce choix me fut inspiré par le souvenir, il y a 20 ans, d'un vieux chasseur de la côte Est qui m'expliqua que si le plongeon venait à disparaître, la culture groenlandaise disparaitrait avec lui.

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    Le but de Tuullik, n'est pas de faire commerce mais de dénicher et d'inviter ceux qui dans tout le district compris entre Ilulissat et Qaannaq, travaillent de manière professionnelle l'art et l'artisanat.

    Aujourd'hui après trois mois d'activité, sept artisans ont répondu à ma proposition de les représenter plus un sculpteur, quelques peintres et aussi les vieilles couseuses de la ville, virtuoses en l'art d'assembler les nombreuses pièces en peaux de phoques, aux teintures multicolores, nécessaires à la décoration des kamiks et des costumes traditionnels.

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    « Tuullik » aujourd'hui fonctionne et propose des cours de peinture, de sculpture, de gravure et de modelage qui sont suivis par une quarantaine d'enfants et une vingtaine d'adultes. La galerie est convertible en atelier ou en salle de conférence qui peut accueillir une vingtaine de personnes.

    À l'étage on découvre un petit atelier graphique ainsi qu'un mini studio équipé pouvant accueillir un artiste en résidence. Logé gratuitement pour des périodes de 15 jours maximum, cet invité est obligé en échange d'enseigner et de développer un projet pour la population.

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    OUVERT SUR LE MONDE

    Un accord vient d'être établi avec l'école graphique de Nuuk, dirigée par la célèbre graphiste Groenlandaise, Arnanguaq Høegh en vue de préparer les élèves de notre région au concours d'entrée donnant accès à son enseignement.

    Après un an d'études à Nuuk, les élèves sont capables de présenter le concours d'entrée à l'Académie Royale de Copenhague ou de partir vers l'Alaska ou le Canada.

    Enfin « Tuullik » qui figure au programme du Jubilée des 250 ans d'Uummannaq a proposé à son public de rester quotidiennement accessible à tous ceux qui désirent y travailler.

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    Quelques touristes même ou employés danois de passage y ont réalisé des œuvres dignes d'être présentées.

    Le directeur du musée, Peter Kruse s'est gentiment proposé à ouvrir le lieu aux touristes lorsque personne ne l'anime. Cette ouverture possible lui est indiquée lorsque les couleurs nationales habituellement envoyées en haut du mât, ne flottent pas au vent »

    Pierre Auzias
    À Uummannaq, le 25 mai 2013
     

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  • UNDER THE POLE II : IVRESSES POLAIRES

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    22 mois d'exploration entre le cercle polaire arctique et l'extrême pointe nord du Groenland, c’est le second volet d’Under the pole, une expédition polaire sous-marine audacieuse.

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  • IMMERSIONS POLAIRES

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    « Le Piège Blanc », c’est  un film documentaire d’aventure réalisé par le cinéaste Thierry Robert. C’est le récit d’une expédition polaire au Groenland oriental, sous et sur la glace.

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    L'été dernier, Vincent Berthet et Alban Michon dérivent pendant 2 mois et demi sur la banquise ceinturant la côte orientale  du Groenland.

    Les 2 aventuriers vont devoir être vigilants avant que l’arrivée de l’hiver arctique ne compromette leur dérive.

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    C’est donc entre Ittoqqortoormiit (Scoresby Sund) par 70° de latitude Nord et Ammassalik  par 65° Nord, soit au-dessous et au-dessus du Cercle Polaire Arctique que les deux compagnons se sont aventurés en kayak de mer.

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     Outre de classiques pérégrinations dans l’une des zones du globe les plus sauvages que j’ai eu la chance de sillonner (plus confortablement) en marchant Dans les pas de Paul-Emile Victor, Vincent et Alban se sont aventurés sous la glace en effectuant des plongées sous-marines jamais faites.

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    Des plongées assurément spectaculaires sous les glaces et dans des fonds sous-marins jusque là peu explorés. 

    Un récent reportage paru dans Paris-Match a laissé deviné la dimension épique de cette expédition en tandem partie de près à la rencontre de mammifères polaires, ainsi que de toute une faune et flore sous-marine totalement méconnue.

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    Aux commandes de la production TV de cette expédition, un réalisateur aguerri : l’ami Thierry Robert, auteur de nombreux films d’aventures primés. « Là, j’ai vais encore plus loin dans la narration et la réalisation » a d’ailleurs promis le réalisateur.

    Diffusion dans quelques semaines en prime time sur France 3 dans l’émission Thalassa. Un film qui va prochainement tourner dans les festivals en France comme à l’étranger.

    Affaire à suivre sur le blog Embarquements…


  • SERINEQ, LE SOLEIL

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    Pierre Auzias (dit «Peeri») vit sur la côte occidentale du Groenland à Uummannaq. Deuxième chronique d’un quotidien ordinaire pour Peeri.

    En ce matin du lundi 4 Février, sur l'esplanade de l'école qui domine la ville, les enfants entourés de leur maîtres chantent en agitant joyeusement un petit soleil en carton jaune agrafé au bout d'un bâtonnet.

    « Quand le soleil revient / Tous les enfants sont heureux / Quand le soleil chauffe / Il nous redonne des forces / Quand les montagnes et les nuages se teintent de rouge / Tout devient très doux / Quand ses rayons réchauffent »

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    Chaque année, lors de l'apparition du soleil, ces vers contemporains, issus d' un ancien psaume, nous appellent  à saluer la mémoire d'Else Broberg, professeur regrettée de toute la population.

    Cette première apparition de Serineq est d'autant plus théâtrale, car il traverse durant quelques secondes, de son bord supérieur Kiggannguaq, soit  la brèche d' un col étroit de la chaîne montagneuse de Nuussuuaq, sise en face d'Uummannaq.

    Kiggannguaq: c'est aussi la fente de la visée du fusil ou encore la joie.

    Traditionnellement, le soleil dans la société des chasseurs a une grande importance.

    "Kaperlak" le temps obscur de la nuit polaire inspirait la peur jusqu' au milieu des années cinquante. Il fallait survivre en vivant de ses propres réserves. Serineq revenu, ramenait le soulagement, la joie, l'espoir et la force.

    Depuis toujours, la lumière d'avril et de mai presse les phoques sur la banquise (uttoq).

    Les oiseaux, et leurs oeufs sur les falaises, et un peu plus tard la pêche, rapportent tour à tour, ammassates (capelans) en juin, les  iqaluit (truites de mer) en juillet.

    À terre, durant le mois d’août, c'est la chasse aux Tuuttut (rennes) et aux Ummimaq, (boeufs musqués).

    Enfin aux portes de l'automne, les saumons et les globicéphales sont des denrées prisées de mes amis inuits.

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    Mon ami Hans est venu ce matin à sept heures pour parler autour d'un café :

    - « Bien sûr, la banquise ne venait pas toujours et il nous fallait être très actifs durant l’été pour prendre dans la Nature tout ce qui nous permettait d'affronter les temps obscurs.

    Á l'automne, il restait à cueillir les baies noires et bleues tout en tirant quelques jeunes oiseaux. En septembre arrivaient les bélougas et en octobre les narvals. Nous tirions alors les derniers phoques de fjord et puis la nuit tombait.

    Ce rythme juste, des chasses et de nos pêches, était alors plus important que tout autre car il gérait notre vie sociale. Les enfants apprenaient ce métier en aidant et en regardant, toujours à l'écoute de nos mouvements.

    Un bon chasseur n'abordait pas les temps obscurs dans la crainte, comme ceux qui n'avaient rien fait.

    Comprends- tu ? Cela ne veut plus rien dire de faire aujourd'hui chanter les enfants quand le soleil revient »

    Je ne contredis pas Hans, mais pour moi,que les enfants chantent Serineq, restera éternellement touchant. (À SUIVRE)

    Un récit et des dessins de
    Pierre Auzias dit « Peeri »

  • COURS LOCAL

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    Pierre Auzias (dit « Peeri ») vit sur la côte occidentale du Groenland à Uummannaq. Chronique d’un quotidien ordinaire pour Peeri.

    « Je danse la polka sur notre plancher éclaté pour essayer de remettre ses lattes en place. Au moins les dessous sècheront et je n'aurai sans doute pas de mérule dans les structures de la maison construite tout en bois. Panne de chaudière, glace dans les tuyaux et robinetterie irrécupérable.

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    L’homme de confiance qui devait s'occuper de la maison durant notre mois d'absence a oublié sa visite quotidienne. Il a cependant couru chez le plombier avant notre arrivée…

    Curieusement, je ne me mets plus en colère lorsque un évènement majeur de ce style dresse un tel obstacle dans ce quotidien parfois extrême qu'Annie et moi avons choisi. Je philosophe ayant confiance en le temps qui remettra les choses en droite ligne. 

    « Tout ce qui est tordu n'est pas toujours très droit ! », disent les Chinois. Ce n'est donc pas une raison pour se fâcher. 

    Au contraire, je ressors les pinceaux de leur écrin et sitôt dans la rue, je salue Rasmus, grand chasseur qui m'attire chez lui pour me montrer le rostre du narval qu'il vient de tuer.

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    Encre gelée. Uummannaq Fjord - Pierre A.C. Auzias / 2012

    Rasmus approche la cinquantaine. Il est un de mes « professeurs » qui m'aide avec un talent pédagogique inégalable à articuler les mots de groenlandais que j'écorcherai éternellement.

    La plupart du temps, nous nous y mettons spontanément, bras dessus, bras dessous qu'il ne lâche que pour se plier en deux de rire aussi fréquemment que possible.

    Nous sommes à chaque fois obligés de nous arrêter, pris de syncopes par ces fous rires qui se transmettent bien entendu aux gens qui nous croisent…

    Nous mettons bien 30 minutes à gagner ainsi sa jolie maison située à 500 mètres de la nôtre. Elle domine la corniche qui ceinture la ville, à quelques 80 mètres au dessus de la mer, face aux 100 kilomètres du fjord qui s'ouvre vers le sud.

    Une mince pellicule de glace encore transparente a pris la mer. Ce paysage me coupe encore le souffle, depuis sept ans.

    La maison plane au dessus de ce panorama unique en arctique et au monde.

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    Il est déjà midi. Dans trois jours, me fait remarquer Rasmus, le soleil gagnera les crêtes montagneuses de la péninsule de Nuussuaq. Le profil de sa vieille mère assise derrière la fenêtre se découpe sur la lumière du jour revenue.

    « Tikilluarit! », me dit elle pour me souhaiter la bienvenue.

    Amalia vient parfois d'Illorsuit pour voir ses enfants et petits enfants. Elle coud, si justement et avec force, deux peaux de chiens blanches comme la neige pour en faire une salopette de sortie hivernale pour son arrière petit fils.

    L'opportunité présente d'un beau portrait est évidente. Je m'en garderai bien car silencieuse et grave, je ne veux la déranger. Sa beauté est fascinante et en me retirant, comme un éclat de miroir, je la félicite de cela.

    Sans changer le rythme de son aiguille qu'elle plante dans son ouvrage, elle oriente doucement son visage puis son regard, comme une caresse au plus profond du mien. Elle cherche à savoir qui je suis.

    Il me faudra quand même revenir bien des fois pour comprendre ce visage extraordinaire et mystérieux pour pouvoir m'octroyer le droit de salir un peu de papier » (À SUIVRE)

    Pierre AUZIAS
    À Uummannaq
    Le 29 janvier 2013
     

  • VENTS DU NORD #11

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    Danseur professionnel devenu artiste-peintre et marin émérite, Pierre Auzias a un jour embarqué sur une frégate danoise (Cf. part #10). Destination le grand Nord, il y découvre une grande île : le Groenland. «Un coup de foudre immédiat !» assure l’intéressé au point d’y revenir chaque année avant de s’y installer définitivement. Ultime épisode et explications de celui que les habitants de Uummannaq appellent désormais «Peeri».

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  • AU ROYAUME DES GLACES #10

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    Danseur professionnel devenu artiste-peintre et marin émérite, Pierre Auzias a un jour posé son sac au Danemark. Une escale scandinave longue durée durant laquelle il va multiplier les rencontres décisives comme celles qui vont lui permettre de devenir peintre de la Marine danoise (Cf part 9) et d’embarquer sur les «bateaux gris» de cette marine. Récit son premier embarquement à destination du grand Nord.

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  • L’HOMME QU’IL FAUT#9

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    Tour à tour danseur professionnel, artiste-peintre et marin émérite, Pierre Auzias a un jour posé son sac au Danemark. Une escale scandinave de longue durée (Cf part 8) durant laquelle l’artiste va s’épanouir totalement. Neuvième épisode de la vie de Pierre-le-franski qui prend une tournure inattendue...

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  • LA VOIE ROYALE #8

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    Danseur professionnel, artiste-peintre et marin émérite, Pierre Auzias a un jour décidé de poser son sac au Danemark. Une escale scandinave longue durée (Cf part 7) durant laquelle il va multiplier les bonnes et belles rencontres. Huitième épisode de la vie de Pierre le franski qui devient peu à peu prophète dans son nouveau pays…

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  • VISIONS SCANDINAVES #7

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    Artiste-peintre & danseur professionnel, Pierre Auzias va multiplier les navigations et les escales les plus exotiques. Un nouvel hasard va pourtant lui faire poser son sac en Scandinavie. Septième épisode de la vie d’un homme devenu un temps immobile au Danemark son nouveau pays.

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