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  • JEAN GAUMY : PLEIN PHARE (RÉACTUALISÉ)

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    Le phare de Cordouan est un lieu propice à la création et à la réflexion. C'est devenu le sujet d’essai photographique pour Jean Gaumy, membre de l’agence Magnum et peintre officiel de la Marine.

    Jean Gaumy aime la mer et les phares. Depuis deux ans déjà, le photographe se passionne pour le plus ancien des phares français encore en activité : le phare de Cordouan.

    Classé monument historique dès 1862 - en même temps que la cathédrale Notre-Dame de Paris - son architecture réputée grandiose a d’ailleurs fait la réputation de Cordouan, considéré comme un « Versailles de la mer ».

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    Une silhouette singulière que Jean Gaumy a admirée dès l’âge de «sept, huit ans» lorsqu’il jouait sur la plage de Pontaillac, à Royan, ville dont il est originaire.

    Devenu entre temps un photographe aguerri, l’auteur des images de l’ouvrage « Pleine Mer » (La Martinière, 2001) revient régulièrement depuis deux ans à Cordouan dans le cadre d’une résidence d’artiste qu’il a mis au points avec le Smiddest (NDLR : Le Syndicat Mixte pour le Développement Durable de l'Estuaire).

    En habitué des huis clos humains, le photographe de Fécamp a ainsi souhaité mettre à profit les caprices de la météo, le flux et le reflux de la marée, les lumières crépusculaires et ses propres changements d’humeur pour «faire surgir un ensemble, je l’espère, inattendu de photographies et d’enregistrements de différentes sortes».

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    Photo © Jean-François ROUSSEAU

    « L’évocation des phares par la peinture, le cinéma, la photographie et la littérature nous a si profondément imprégné qu’il est devenu très difficile de s’en affranchir. Ces « croquis » s’appuient grandement sur la tradition mais, au même moment, c’est avec un autre appareil, un grand format couleur, que je tente d’aller au-delà, de contourner la convention et d’en jouer autrement. C’est le mélange des deux approches qui devrait produire le résultat final »

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    Photo DR

    Dans sa besace, Jean Gaumy a  jeté pêle-mêle un livre, une paire de jumelles, un boîtier, sans oublier un bloc-notes et un enregistreur afin capter certains sons, notamment celui du flot qui remonte inexorablement et frappe à la porte anti-marée.

    Un parti-pris artistique pourtant loin d’être gagné selon le photographe : «Dans un phare, quoique nous souffle le lyrisme et l’imagination, il n’y a pas toujours une très, très grande diversité de situations ou de motifs visuels. Vous vous retrouvez assez vite seul face à vous-même. Il faut prendre le temps, se laisser envahir. Que peut-il émerger d’une telle confrontation ? Voilà ce qui m’intéresse. Je ne cherche pas à séduire mais à surprendre, à me surprendre. Je voudrais éviter quelques lieux communs, quelques stéréotypes habituels ou tout au moins en jouer autrement. Ce n’est pas joué mais c’est sacrément stimulant !».

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    Photographies © Jean GAUMY / Agence Magnum


    Quant aux résultats attendus, Jean Gaumy sait bien par expérience les interrogations et les doutes qui les précèdent inévitablement : «Il y a bien sûr l’apport du photographe, de l’auteur, comme premier spectateur, mais aussi ce qu’un lieu est capable de donner. Tout cela est une étrange alchimie qui s’articule sur la réalité du terrain et beaucoup de fantasmes. Nous verrons bien ce qu’il en sortira».

    Développant depuis quelques années une approche photographique «contemplative sans être romantique», Jean Gaumy a ainsi travaillé sur plusieurs projets d’envergure dont Tchernobyl ou plus récemment les univers polaires.

    Concernant ce travail d’études photographiques sur le phare de Cordouan, Jean Gaumy envisage de réaliser une exposition et un livre prévus pour la fin de l’année 2014 ou le début de l’année 2015.

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    Des livres de Jean Gaumy

    L'Hôpital, Contrejour 1976 / Jean Gaumy : Les incarcérés, L’Etoile-Cahiers du Cinéma 1983 / Le Pont de Normandie, Le Cherche Midi 1995 / Le livre des tempêtes à bord de l’abeille Flandre, Le Seuil 2001 / Pleine Mer, La Martinière 2001 (Prix Nadar 2001) / D’Après Nature, Editions Xavier Barral 2010 (Prix Nadar 2011).

    EN SAVOIR PLUS
    Le site officiel du phare de Cordouan

     

  • CŒUR MARIN

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    Entré dans la Marine nationale en 1974 comme simple matelot, Olivier Lajous a gravi tous les échelons de la hiérarchie avant de devenir Amiral et "DRH" de la Marine en charge de mener d'importantes réformes. Après 38 années de bons et loyaux services, dont 17 ans sur les océans et 21 tours du monde, l'Amiral a  "posé la casquette" l'an dernier. Nommé président de la Société Nationale de Sauvetage en Mer depuis le 31 mai dernier, l'Amiral nous raconte son parcours, ses motivations, son avenir et son histoire. Forcément, une histoire de marin. Récit en vidéo...

     

    > BONUS
    À lire le portrait d'Olivier Lajous par Catherine Magueur, journaliste au Télégramme.

     

  • UNE BELLE PALETTE

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    Chronique d’un illustrateur et peintre de la Marine depuis 1983 aux talents éclectiques.

    Serge Marko aime les « bateaux gris ». Les porte-avions Foch et Clémenceau, le croiseur Colbert, la porte-hélicoptères Jeanne d’arc, l’aviso-escorteur Commandant Bourdais… Depuis 3 décennies, il a ainsi bourlingué sur nombre de bâtiments de la Marine nationale, du fait de son  statut de peintre officiel de la Marine. De ce privilège, Serge Marko ne s'en est donc pas privé, comme en témoignent ses multiples œuvres réalisés lors de ses embarquements et escales.

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    Aquarelles, croquis ou huiles, ses talents il les a également forgés depuis sa prime jeunesse. Etudiant aux Beaux-arts, Serge Marko s’est d’abord lancé dans le dessin publicitaire. Il suit ensuite des cours de l'Académie Frochot tout en commençant à exposer en France et ailleurs. Les galeries lui ouvrent dès lors leurs portes.  

    Devenu peintre officiel de la Marine depuis 1983 (et de l'Air), Serge Marko obtient une pluie de prix et récompenses tout en enchaînant les embarquements. Les Philippines, la mer de Chine, Djibouti, l’archipel de Crozet, la Terre Adélie, les Marquises… Si l’artiste-reporter élargit ses horizons, il continue cependant ses travaux à terre, qu’il s’agisse de son travail de paysagiste, de portraitiste ou ses reportages thématiques comme des nus.


    Son goût avéré pour la perspective, la ligne et le détail l'entraînent logiquement sur des sujets architecturaux. Quant au monde industriel et militaire, il le passionne car il n’empêche pas selon lui l’émotion.

    En adepte et digne héritier d’Albert Brenet (1903-2005), également peintre de la Marine et illustrateur hors pair, Serge Marko s’est ainsi fait chroniqueur de son époque, de la Marine de la fin du vingtième siècle. En 176 pages et plus de 200 reproductions, ce livre permet de (re)découvrir un peintre de la Marine à l’œuvre foisonnante.

     

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    > À LIRE

    Serge Marko - Le Regard au large de Dominique Vergnon & Serge Marko. 176 pages - 55 euros (GD éditions). Commandes et règlements sur le web à http://www.gdeditions.fr/


  • SAVEUR MARINE

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    Le prix Eric Tabarly 2013 du meilleur livre de mer a été décerné à François Bellec, auteur d'un roman « très dense et très réussi » d'après le jury de ce prix de plus en plus prisé.

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    « L'arbre de nuit », c'est le titre du dernier ouvrage de François Bellec, écrivain et peintre de Marine, à qui a été décerné le prix Eric Tabarly 2013 du meilleur livre de mer.

    Ce roman historique narre le voyage aux Indes de deux Français partis de Dieppe (en Seine-Maritime) au début du XVIIème siècle. Un roman au sujet en apparence austère mais qui a d'emblée ravi le jury 2013 du prix Eric Tabarly tant par sa justesse du propos que par son souffle épique.

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    Un autre récit a également captivé le jury : « Avant la dernière ligne droite », ou la quasi autobiographie du capitaine de la Boudeuse : Patrice Franceschi. « La vie de cet aventurier des temps modernes est incroyable ! C'est bien écrit, malheureusement son récit ne traite de la mer que durant 2 ou 3 chapitres », ont ainsi confié deux membres du jury tenant à rester anonymes pour d'évidentes questions de discrétion.

    Fondé il y a 31 ans par l'Association des anciens élèves de l'Ecole Navale (l'AEN) - à l'origine pour récompenser un livre écrit par un officier de Marine - cette récompense, s'est ainsi ouverte, depuis une dizaine d'années, au monde de la littérature maritime,  devenant le prix Eric Tabarly, en hommage à un illustre marin ayant également fréquenté l'école Navale.

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    L'an passé, le prix Eric Tabarly a été attribué à un livre collectif de gens de mer inititulé « Zéraq - la mer sur le vif » paru aux éditions L'Elocoquent. Un ouvrage auquel j'ai personnellement contribué, en publiant un récit dédié à mes aventures sur Clipperton, l'île mystérieuse.

    Quant à François Bellec, lauréat du prix Eric Tabarly 2013, reportage, chronique et interview à suivre prochainement sur Embarquements.
     

  • MOTS SALÉS

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    Chroniques au long cours, c’est un ouvrage nous entrainant dans le sillage d’une marin et écrivain résolument engagée : Isabelle Autissier.

    Première femme à avoir bouclé un tour du monde en solitaire, Isabelle Autissier a d’abord parcouru les océans des années durant lors de compétitions à la voile, en solo comme en équipage.

    Navigatrice émérite, elle est ensuite devenue écrivain couchant avec talent sur le papier sa passion indéfectible pour les océans et la Nature, comme l’atteste ses ouvrages Kerguelen, Salut au grand Sud (écrit avec Erik Orsenna), Seule la mer s'en souviendra ou plus récemment L'Amant de Patagonie.

    Revenue sur terre avec « un peu de ces embruns, de ces douceurs ou colères océaniques, de ces territoires que l'on n'aborde que par la mer », la « passeuse de mots » nous raconte dans chacune de ces chroniques rédigées à l’origine pour la revue mensuelle Bateaux : le grand large, les bateaux et ces gens que les terriens appellent les marins.

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    > À LIRE
    Chroniques au long cours
    d’Isabelle Autissier. 257 pages - 19,90 € (Arthaud)

     

  • WEBDOC MARIN

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    À l’occasion de l'exposition consacrée à Mathurin Méheut (1882-1958), le musée de la Marine de Paris a orchestré un webdocumentaire s'intéressant à cet artiste breton aux mille et une facettes tout en nous racontant les coulisses de la dite exposition. Une enquête fouillée et un webdoc abouti.

    CE QU'ILS EN DISENT « Immergée pendant plusieurs mois au cœur de la préparation de l'exposition Mathurin Méheut (LIRE LA CHRONIQUE), une équipe a suivi caméra au poing, les personnes chargées de ce projet et sillonnée la Bretagne sur les traces de cet artiste pluridisciplinaire. 

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    Révélant des lieux, des atmosphères encore imprégnés de la palette de couleurs de l'artiste, elle a rencontré des passionnés de l'homme et de son œuvre, conservateurs ou scientifiques. Expérience inédite pour un musée qui invite le spectateur à découvrir Mathurin Méheut et son univers »

    Un webdocumentaire à visionner sur le site web du Musée de la Marine

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    > L'EXPOSITION

    Le musée a vu grand ! Décors taille XXL, dessins, croquis ou  livres illustrés de Mathurin Méheut s’étendent sur 1 000 m². Rendez-vous du 27 février au 30 juin prochain au musée national de la Marine de Paris au palais de Chaillot. + d’infos sur http://www.musee-marine.fr


  • NOUVELLES VAGUES

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    Eté comme hiver, c’est à Belle Ile en Mer, où il habite, que Philippe Dannic photographie inlassablement l’océan, ses mouvements et ses lumières changeantes.

    À la clef, une moisson de clichés pour lesquels l’intéressé approfondit désormais son approche artistique. Flou des vagues, lumières évanescentes ou effets filés, certains de ses clichés font penser à des toiles de maîtres. «Tant mieux car j’aime la peinture et les grands maîtres !», concède fièrement l’intéressé.

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    Si l’artiste breton affectionne les océans, son registre est plus étendu qu’il n’y paraît de prime abord. Ancien photographe de mode, il affectionne le portrait. En s’intéressant aux habitants de «son» île qu’il a «portraités» à leur guise, il a ainsi voulu témoigner de la vie insulaire en ce début de vingt-et-unième siècle.

    D’autres projets sont à l’étude, comme celui d’exposer ses œuvres dans des galeries en France comme à l’étranger, ou encore celui de publier un nouveau «Beau-Livre» chez un éditeur réputé.

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    Car Philippe Dannic s’auto-publiait jusque là. «C’est comme ça que tu créés du lien avec des lecteurs. Je n’ai jamais hésité à les inviter à prendre le café à la maison. Histoire qu’ils comprennent mieux mon travail !».

    Cette fois, il veut montrer son travail sur tout le continent. «Et pas seulement sur Belle-Île. Qu’on habite le long du littoral ou dans les terres, les océans passionnent !», avertit le photographe-marin intarissable sur l'océans, ses lumières et ses humeurs. 

    SD 

    EN SAVOIR +
    Clichés en rafale sur son site Internet. 

     

  • L’ÉNIGME LAPÉROUSE 4|4

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    C’est sur une île du Pacifique sud, régulièrement balayée par les cyclones que se serait échoué Monsieur de Lapérouse et ses 220 marins, portés disparus depuis 1788. Quatrième volet d’une aventure fort mystérieuse q’un passionné a entrepris de résoudre à tout prix.

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    LIRE L’EPISODE PRÉCÉDENT Sa passion est devenue obsessionnelle. Depuis près d’un quart de siècle, Alain Conan se polarise sur le sort de Lapérouse et de ses compagnons. « Qui ne le serait pas ? ».

    Dès 1981, l’industriel basé en Nouvelle Calédonie créée l’association Salomon et lance illico la première campagne de fouilles sur Vanikoro.

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    Au début, les moyens sont modestes. 12 passionnés, depuis 2 voiliers de plaisance, mènent des recherches sous-marines et remontent à la surface les premiers objets authentifiés du XVIIIème siècle.

    En 1986, une seconde expédition est effectuée en collaboration avec des archéologues australiens. 500 objets sont traités et inventoriés. Se succéderont  alors des missions de recherche auxquelles adhèrent les plus hautes instances de la communauté scientifique française.

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    Point d’orgue de toutes ces campagnes, l’expédition 2005 avec ses 132 participants et 100 tonnes de matériel acheminés à Vanikoro. Alain Conan en est convaincu : « La suite de cette magnifique et dramatique page d’histoire s’écrira ».

    Avec une expédition prévue en Alaska, à l’emplacement même où ont péri 21 marins de Lapérouse, et une exposition au musée national de la Marine à Paris en 2007, le passionné de Vanikoro et ses compagnons ont eu du grain à moudre avant un ultime voyage sur l’île des naufragés.

    Car, l’île de Vanikoro ne livre finalement ses secrets qu’au compte-goutte.

    Stéphane DUGAST


  • L’ÉNIGME LAPÉROUSE 3|4

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    C’est sur une île du Pacifique sud, régulièrement balayée par les cyclones que se serait échoué Monsieur de Lapérouse et ses 220 marins, portés disparus depuis 1788. Mais qui était au juste ce navigateur du Roy ? Troisième volet d’un récit d’une aventure fort mystérieuse…

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    LIRE L’EPISODE PRÉCÉDENT Quarante ans après la révolution, qun capitaine marchand irlandais retrouve, lors d’une escale au Vanuatu, des étranges objets dont une poignée d’épée en argent frappée d’une fleur de lys, pour que l’enquête soit relancée.

    Perspicace et sûrement un peu cupide - 10  000 francs or de récompense sont promis à quiconque fournit tout indice concernant « l’expédition Royale » - Peter Dillon oriente ses recherches vers Vanikoro, une île éloignée des routes maritimes et difficile d’accès.

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    La France de Charles X réagit à cette découverte et dépêche le navigateur Jules Dumont Durville sur place.

    Plusieurs semaines après un second passage de Dillon, le marin français fait dresser une stèle en mémoire des disparus et rapporte des ancres, des canons, des morceaux de porcelaine et autant d’indices qui prouvent que Vanikoro est bien le lieu du naufrage. L’île mystérieuse livre au compte goutte ses secrets.

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    136 ans après ce rebondissement, les investigations reprennent à Vanikoro. En 1964, la « Dunkerquoise », un patrouilleur de la Marine, identifie une deuxième épave dans une fausse passe du lagon.

    Si le mystère s’éclaircit en partie, de nombreuses zones d’ombre demeurent mais les 220 marins et scientifiques de sa majesté Louis XVI retombent à nouveau dans l’oubli jusqu’à ce que des passionnés néo-calédoniens n’entament en 1981 leur première campagne de fouilles sur l’île perdue du Pacifique et récidivent à la fin des années 2000.

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    L’énigme de Vanikoro sera alors en passe d’être résolue. Sûrement l’énergie magnétique de Jean-François de Galaup, comte de Lapérouse…

    Stéphane DUGAST

     

  • MÉMOIRE VIVE

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    Figure française de la seconde guerre mondiale et martyr de la résistance, Honoré d'Estienne d'Orves (1901-1941) a aussi été un jeune officier de Marine féru de mer et de voyages.

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    Mont Valérien, 29 août 1941, le capitaine de corvette d’Estienne d’Orves est fusillé par l’occupant allemand, avec 100 autres otages, à titre d’exemple et de représailles.

    Une semaine auparavant, le résistant Pierre Georges (le futur colonel Fabien) a abattu un officier de la Kriegsmarine en pleine rue à Paris. Dès le lendemain, les Allemands ont alors promulgué une ordonnance transformant tout prisonnier français en otage.

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    Quant à l’arrestation d’Honoré d'Estienne d'Orves, elle est survenue le 22 janvier 1941, suite à la trahison du quartier-maître radiotélégraphiste Marty avec qui l’officier de Marine s’étaitinstallé à Nantes dès décembre 1940. De son vrai nom Alfred Gaessler, Georges Marty est en fait un agent du contre-espionnage allemand.

    Auparavant, celui qui donnera son nom à la cour d'honneur de l'hôtel de l'état-major de la Marine a pu néanmoins organiser le réseau de renseignement dit « Nemrod » pour la Bretagne et établir la première liaison radio entre la France occupée et les Forces navales françaises libres (FNFL) à Londres.

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    C’est après un long périple autour de l'Afrique que le capitaine de corvette s’est présenté fin septembre 1940 au quartier général du général de Gaulle à Londres.

    Affecté à bord du croiseur Duquesne, en tant qu'officier d'ordonnance de l'amiral Godfroy, commandant la « Force X », le jeune officier n’a pas supporté l’inaction consécutive à l’armistice de 1940, bloquant son escadre au large d’Alexandrie.

    MERS & MARINE

    Issu d'une noble lignée, le comte Honoré d'Estienne d'Orves s'est engagé dans la Marine en 1921 après des études à l'École polytechnique. Elève officier à l'École navale, il participe en 1923 à la campagne d'application à bord du croiseur école Jeanne d'Arc. Un nouveau monde s’offre alors au jeune homme.

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    Moyen-Orient, la Chine, l’Afrique noire, Hawaï ou Hollywood. Partout, l’enseigne de vaisseau se passionne pour les pays dans lesquels il fait escale, multipliant les excursions, les rencontres et les frasques. Il est alors à l’âge des grandes questions et des grandes passions.

    Cousin d’Antoine de Saint-Exupéry qu'il encouragera d’ailleurs à publier son premier roman « Courrier Sud » et de Louise de Vilmorin, romancière et épouse d’André Malraux, le jeune officier va dès lors parcourir les mers du globe, à bord de nombreux bâtiments gris, dont le Jules Michelet, le Condorcet, le Bison, le Jaguar ou le Cyclone.

     

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    Port Saïd, Le Caire, Djibouti, Hong Kong, Shanghai… Jusqu’en 1933 et une affectation comme instructeur sur la Jeanne, il raconte ses voyages dans ses carnets, comme il était alors d’usage pour tout officier de Marine.

    Des carnets jusqu’alors restés secrets. Enfermés au fond d'une valise après sa mort par sa veuve, ce sont ses derniers descendants qui ont finalement accepté de publier ses écrits, des carnets de voyages présentés et annotés par Etienne de Montety, rédacteur en chef du Figaro littéraire et auteur d’une biographie d'Honoré d'Estienne d'Orves.

    Des journaux de bord donc inédits, ceux de l’une des figures de la Marine et de la France Libre. Une œuvre à découvrir... (SD)

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    > À LIRE « Je ne songe qu’à vivre - Carnets de voyage 1923-1933 » d’Honoré d'Estienne d’Orves. 316 pages – 21 € (Arthaud).

  • CROQUER LA MER

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    À l’occasion de l'exposition du musée de la Marine de Paris consacrée à Mathurin Méheut (1882-1958) jusqu'au premier septembre 2013, pleins feux sur un artiste breton aux mille et une facettes.

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    Le monde marin l’a fasciné. Ses reproductions - sous toutes les formes et sur tous les supports - de crustacés, de poissons ou d’algues sont restées fameuses. Les gens de mer l’ont également inspiré. Natif de Lamballe, Mathurin Méheut a suivi sa formation d’abord à l’école des Beaux-arts de Rennes puis à l’Ecole des Art Décoratifs de Paris.

    Très tôt, il collabore à la revue « Art et Décoration », côtoyant les initiateurs de l’Art Nouveau. Etabli dans la capitale, l’artiste aux mille et un talents restera cependant toujours fidèle à sa Bretagne natale qu’il sillonnera inlassablement, fréquentant goémoniers, paludiers, marins pêcheurs et gens de mer, « fabriquant » ainsi de précieux témoignages de la vie quotidienne de son époque.

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    1914, une année décisive dans sa carrière d’abord entamée par un voyage à l’autre bout du monde. Grâce à une bourse de la fondation Albert Kahn, Mathurin Méheut se rend ainsi à Hawaï et au Japon où, dixit les spécialistes « il trouve une confirmation de ses choix iconographiques et techniques, la représentation de l’essentiel, la traduction de l’instantané par un trait vif et précis, l’usage de l’aplat et le choix de cadrages originaux ».

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    « Mathurin Méheut,
    c’est un fin observateur de la nature, du monde maritime,
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    Voyage écourté à cause de la mobilisation. Retour « fissa » dans sa patrie meurtrie. Témoin à sa façon de  la « grande guerre », l’artiste réalise alors des milliers de croquis, dont notamment ceux frappants de la vie dans les tranchées.

    En témoin méticuleux et artiste appliqué, Mathurin Méheut croque avec instantanéité sur tous les supports et selon les commandes. Egalement céramiste de talent, il multipliera les collaborations dont celles remarquées avec les faïenceries de Quimper, décorant des services de table devenus « collector ».

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    Mathurin Méheut doit aussi sa renommée à ses talents d’illustrateur. Pratiquant la gravure sur bois, la lithographie et la zincographie, il illustrera ainsi moult ouvrages dont ceux de Colette ou encore de Pierre Loti. Autre preuve de son éclectisme, son travail de décoration entrepris sur neuf paquebots, dont le Normandie.

    Palais de Chaillot, un bel hommage est donc rendu à un artiste nommé peintre de la Marine en 1921. Mathurin Méheut ou une œuvre protéiforme. Une référence incontestable du monde maritime des Arts et des Lettres du vingtième siècle. À (re)découvrir.

    Stéphane DUGAST

     

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    > EN SAVOIR PLUS

    Le musée a vu grand ! Décors taille XXL, dessins, croquis ou  livres illustrés de Mathurin Méheut s’étendent sur 1 000 m². Prolongations. Rendez-vous jusqu'au 1er septembre prochain au musée national de la Marine de Paris au palais de Chaillot.

    + d’infos sur http://www.musee-marine.fr

  • L’ANCRE ET LA PLUME

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    «Habiter autrement la planète», c’est le titre d’une collection de livres d’entretiens initiés par les Scouts et Guides de France. À l’honneur du dernier né de cette collection : la navigatrice et écrivain de Marine Isabelle Autissier. Rapide portrait.

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    C’est en région parisienne qu’Isabelle Autissier passe son enfance, ce qui ne l’empêche pas de découvrir la voile en Bretagne dès ses 6 ans.

    Diplôme d'ingénieur agronome (spécialisation halieutique) en poche, elle va d’abord mener une carrière dans la recherche avant d’enseigner à l'École maritime et aquacole de La Rochelle.

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    En parallèle, elle navigue, participant à des courses à la voile de renom dont l’édition 1991 du BOC Challenge qu’elle achève en 7ème position, devenant ainsi la première femme à réaliser un tour du monde en solitaire.

    La « prof-skipper » se consacre alors entièrement à la compétition jusqu’à un naufrage pendant une course au large en 1998. Une « fortune de mer » qui l’incite à renoncer à la compétition en solitaire.

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    De la barre, elle passe aisément à la plume, publiant des récits comme le remarqué Kerguelen, le voyageur au pays de l'ombre (Grasset) tout en continuant cependant de naviguer en équipage.

    En 2009, elle publie son premier roman : Seule la mer s'en souviendra (Grasset), l'histoire d'une supercherie en mer qui lui vaudra tous les honneurs.

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    Cette même année, Isabelle Autissier devient présidente de la branche française du World Wide Fund for Nature (WWF). Une activité « citoyenne » à plein temps qu’elle concilie avec sa passion pour la navigation trois mois par an.

    Après moult voyages dans les mers du Sud (en compagnie notamment d’Erik Orsenna), Isabelle Autissier a mis désormais le cap plein nord.

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    L’Arctique est ainsi devenu son nouveau « théâtre d’opérations » autant  pour des motifs maritimes, personnels que littéraires.

    Autant de qualités lui valant d’être l’invité du livre entretien « La Terre pour horizon » publié par les éditions des Presses d’Ile-de-France, la maison d’édition des Scouts et guides de France. (A SUIVRE)

    Stéphane DUGAST