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Directeur du Centre d'Études Stratégiques de la Marine (CESM) à Paris, Loïc Finaz va devenir le nouveau directeur du musée de la Marine. Présentation d’un homme de devoir et de plume qui abhorre les projecteurs.
Rush estival oblige, la Société Nationale de Sauvetage en Mer (SNSM) va de nouveau être l’un des acteurs phare du monde maritime. Focus et hommage à cette association, dont la mission première consiste à secourir, bénévolement et gratuitement, les vies humaines en danger, en mer comme sur le littoral, en France métropolitaine comme en outre-mer.
Parce qu'Internet recèle également de trésors, je vais désormais vous proposer régulièrement une sélection de "gazouillis", de liens et de passerelles sur un sujet qui retient mon attention. Il y sera évidemment question de voyages, d’aventures, d’îles, de mer, de montagne, d’expéditions et surtout d’ailleurs. Premier billet «Gazouillis & Cie», hommage au commandant Cousteau et à son petit-fils qui à son tour s’aventure sous les océans.
BONUS
Pour relire l'article consacré au prochain biopic dédié au commandant Cousteau, c'est ici
Négociant en perles, contrebandier d'armes, commis en cuirs et cafés, trafiquant de haschich, aventurier infatigable, opiomane invétéré, écrivain sur le tard et marin chevronné, Henry de Monfreid (1879-1974) a vécu mille et une vies. Un milieu l’a pourtant fasciné toute sa vie : les océans. Portrait d'un écrivain-voyageur et présentation de récents ouvrages consacrés à l'intéressé, images d'archives en prime.
Les amoureux de littérature et de mer ont tous en tête un roman phare. Pour beaucoup, l’appel du large est même né de ces lectures. Ancien marin et dessinateur, Stéphane Heuet propose sa bibliothèque maritime idéale.
Salons de l’État-major de la Marine à Paris le 21 mai à l’occasion de la Journée du marin, Érik Orsenna - académicien et écrivain de Marin - prononce une conférence passionnante sur l’aventure maritime. Échos du bord et de ses «quatre chantiers».
Salons de l’État-major de la Marine à Paris le 21 mai dernier, Érik Orsenna - académicien et écrivain de Marin - prononce une conférence passionnante sur l’aventure maritime. Échos du bord en 5 leçons.
C’est un point de repère pour tous les parisiens et ceux de passage. Pour trôner place de la Concorde depuis 150 ans, l’obélisque a fait un long voyage depuis le temple de Louxor en Égypte. Une exposition au musée de la Marine retrace cette incroyable odyssée jusqu'au 6 juillet.
Quelques secondes de poésie retraçant le voyage de l'obélisque du temple de Louxor en Égypte à la place de la concorde à Paris, c'est la bande-annonce concoctée par le Musée de la Marine :
« Il y a bien longtemps, au pays des pharaons, un souverain d'Égypte eu l'idée d'offrir à la France un obélisque. Commença alors, une grande aventure pour ramener ce fabuleux présent à Paris.
Affrontant la mer, quelques hommes audacieux firent route vers les côtes d'Égypte. Ils remontèrent le Nil pendant de longs jours et arrivèrent enfin au temple de Louxor où attendait l'obélisque millénaire.
Offert par l’Egypte à la France en 1830, l’obélisque de Louxor est réédifié place de la Concorde en 1836. Les opérations relatives à cet évènement, riches de défis technologiques et d’aventures humaines s’inscrivent dans un contexte historique plus large et plus complexe. Découvrez les motivations et les parcours empruntés par les intervenants qui ont voulu raconter, sous des formes différentes, cette étrange histoire...
Le courage et le génie de ces quelques hommes déterminés eurent raison des épreuves qu'imposaient la mise à terre et le transport d'un pareil colosse.
Mais avant de quitter la terre des Pharaons, les dieux d'Égypte furieux, avaient décidé de leur imposer d'ultimes épreuves : crues, épidémies, tempêtes.
Enfin, après plusieurs années d'aventures et d'efforts, l'obélisque fût érigé triomphalement devant le peuple de Paris et le roi»
› EN SAVOIR PLUS Une exposition au musée de la Marine jusqu'au 6 juillet prochain. + d'infos sur http://www.musee-marine.fr/
Franchir l'Equateur fait partie d'un rituel immuable dans la Marine. Cette cérémonie a laissé des souvenirs impérissables à des générations de marins embarqués, tout en laissant perplexe plus d’un terrien. Si les us et coutumes des gens de mer se vivent et, à coup sûr, ne se racontent pas (ou de manière partielle), ce rite est cependant chargé de symbolique...
LIRE L’ÉPISODE PRÉCÉDENTAu cours du dix-neuvième siècle, cette cérémonie marquant le franchissement de l’Equateur – et des tropiques au temps de la Marine à voile - s’étendra au franchissement de la ligne du cercle polaire, progrès des explorations maritimes obligent !
En France, un dénommé Jules César Sébastien Dumont d'Urville, découvreur de la Terre Adélie, n’y serait d’ailleurs pas étranger.
Pratiquée à bord des bateaux militaires et ceux de la marine marchande, la cérémonie de la Ligne s’est même étendue un temps à la navigation aérienne, notamment à bord des unités d'Air France à compter de l’après-guerre.
Concernant l’Histoire maritime, un refus de passer la Ligne est demeuré emblématique. Le passager était illustre. Il s’agissait de Napoléon embarqué sur le Northumberland, un bâtiment britannique de 600 tonnes, à destination de l’île de Sainte-Hélène. Le jour de la cérémonie, l’ex-empereur des Français, redevenu après sa seconde abdication le général Bonaparte (ce qu'il sera toujours resté pour les britanniques), restera toute la journée enfermé dans sa cabine, refusant les supplications de Neptune.
D'après le tableau de William Quiller Orchardson
Beau joueur, le contre-amiral George Cockburn déclarera que «le général Bonaparte a déjà passé la Ligne !». Un mensonge diplomatique qui évitera tout incident. «L'empereur fut donc scrupuleusement respecté pendant cette saturnale qui d'ordinaire ne respectait jamais rien», confiera a posteriori Emmanuel de Las Cases, l’un de ses proches devenu son secrétaire particulier et son confident, avant de cependant préciser à propos de son mentor : «qu’ayant appris l'usage et le ménagement dont on usait à son égard, il ordonna qu'on distribuât cent napoléons au grotesque Neptune et à sa bande, ce à quoi l'amiral s'opposa, autant par prudence que par politesse».
De son côté, le général Charles de Montholon, un autre compagnon d’exil, affirmera que «l'Empereur fit donner cinq cents napoléons à Neptune. Cette manière de faire connaissance fut le signal d'un hourra étourdissant de joie et de cris Vive Napoléon !».
Cent Napoléons légués à des sujets de sa Majesté ? Cinq cents Napoléons ? Qu’importe ! L’honneur du Général-Empereur est demeuré sauf. Point à la « Ligne »… (FIN)
Stéphane DUGAST Illustrations Marie Détrée, peintre de Marine
Franchir l'Equateur fait partie d'un rituel immuable dans la Marine.Cette cérémonie a laissé des souvenirs impérissables à des générations de marins embarqués, tout en laissant perplexe plus d’un terrien. Si les us et coutumes des gens de mer se vivent et, à coup sûr, ne se racontent pas (ou de manière partielle), ce rite est cependant chargé de symbolique...
LIRE L’ÉPISODE PRÉCÉDENTBarbouillage, rasage, immersion et aspersion, la symbolique des serments est prégnante durant cette cérémonie. Spécialiste de sémantique maritime, le peintre de la Marine Michel Bez est formel : «La Ligne s’apparente aux rites d'initiation des sociétés primitives dans lesquels les principes sont identiques : mourir pour renaitre dans une vie nouvelle en tant qu’adulte, chef ou membre d’une société secrète».
Concernant la cérémonie des marins, chaque nouveau dignitaire reçoit à l’issue un certificat de passage, preuve de sa participation à ce rite qui, dans la Marine, s’est adouci au fil des années, lois sur le bizutage et féminisation obligent. Ainsi purifiés, voilà les «infâmes néos» devenus dorénavant des dignitaires de la Ligne.
Célébré avec une débauche de costumes et de mises en scènes soigneusement préparées, le passage de la «Ligne» est une cérémonie profane et parodique, teintée d’esprit carnavalesque.
Si originellement cette cérémonie avait lieu au passage de certains endroits réputés dangereux, c’est le passage de l'Equateur qui s’est transmis jusqu’à nous.
Quant aux origines de ce rite, nombreux sont ceux perspicaces à y avoir décelé un lien de parenté avec l’Antiquité tant les références lorgnent vers cette période de l’Histoire. Pourtant, la «Ligne» est une cérémonie plus «moderne».
Le latiniste objectera en citant d’évidentes analogies avec les «Saturnales», ces fêtes de l’antiquité romaine accompagnées de grandes réjouissances et célébrées en l'honneur du dieu Saturne, au cours desquelles les esclaves jouissaient d'une apparente liberté. Il aura en partie raison tant la hiérarchie est également bousculée lors du passage de la «Ligne».
Quant aux historiens maritimes, ils dateront précisément les origines de ce rite. Les journaux de navigation attestent que cette pratique était en vogue dès le seizième siècle dans les Marines des pays de langues scandinave, anglo-saxonne ou latine.
Ainsi dans sa Relation du voyage de la mer du Sud publié en 1716, l’ingénieur militaire, également explorateur, botaniste, navigateur et cartographe du Roi Amédée François Frézier (1682-1773) écrit à ce propos que ce «baptême est en usage parmi toutes les nations». Cérémonie primitivement religieuse devenue burlesque, la « Ligne » va d’emblée s’avérer utile pour le commandement.
Car c’est un prétexte à varier l'uniformité des jours de mer surtout à l’approche de l’Equateur et de son pot au noir, comme l’atteste Eugène Pacini dans son ouvrage «La Marine» publié en 1844 : «Pendant les longs jours qui s'écoulent sous ce brûlant climat, les marins ont, pour se distraire, la pêche du requin avide qui abonde dans ces parages ; puis au passage de l'Equateur, on célèbre à bord la fête de la Ligne, véritable Saturnale dont les préparatifs occupent longtemps à l'avance les loisirs des matelots». (A SUIVRE)
Stéphane DUGAST Illustrations Marie Détrée, peintre de la Marine
Franchir l'Equateur fait partie d'un rituel immuable dans la Marine.Cette cérémonie a laissé des souvenirs impérissables à des générations de marins embarqués, tout en laissant perplexe plus d’un terrien. Si les us et coutumes des gens de mer se vivent et, à coup sûr, ne se racontent pas (ou de manière partielle), ce rite est cependant chargé de symbolique...
LIRE L’ÉPISODE PRÉCÉDENTDémarrage des hostilités plage avant par une ode flamboyante de sa «Majesté» des mers : «Moi, Neptune qui suscite les tempêtes et commande les flots. Je vous souhaite la bienvenue ô fiers ! Navigateurs Vous ayant aperçus dans la flamboyante ondée du majestueux Phoebus, mercure rapide messager m’annonce l’audacieuse intrusion de votre nef aux confins de mon royaume et la fidèle Iris m’informe que vous êtes l’équipage de la … et que vous venez de France ! Soyez mes hôtes d’un jour».
Aux néophytes (baptisés «infâmes néos») d’écouter les sacrements de l’évêque et les punitions infligées par un juge.
Autant de «bons mots» qui attisent les fureurs de Neptune : «Salut à vous monsieur le Commandant, vous qui avez la lourde tache d’être responsable de tant d’ânes. Mais que vois je ? Quel est cet infâme troupeau que vous transportez là commandant ? Quelle honte de voir ces néophytes arrogants me gâcher ma journée ! Abject ! Des néophytes qui osent souiller ces lieux sacrés».
C’est alors que débarque une horde de «sauvages». Les épreuves initiatiques infligées aux «infâmes néos», régulièrement arrosés plage avant, vont ainsi s’enchainer comme d’abord la visite médicale des «infirmiers», puis l’épreuve de rasage des « barbiers » et le pétrissage des «boulangers». Après un passage dans la farine et dans différentes mixtures vient le serment du baptême.
L’eau tient une place prépondérante dans cette cérémonie. Comme dans la religion, l’eau comporte des vertus purificatrices. Son absence fait également cruellement défaut à certains moments. La coupure d'eau douce à bord rend ainsi impossible la toilette des néophytes maculés de farine et de graisse.
Originellement, le baptême consistait en une immersion à fond de cale avant de se pratiquer, de manière plus civilisée, dans une piscine dévolue à cet effet.
Toutes ces «agapes» se clôturaient jadis «dans un combat général dont les pompes à incendie, les seaux, les bailles, constituent la formidable artillerie, et dont la mer fournit les munitions. Quelques heures après, le pont est lavé et séché, l'équipage dégrimé et le service ordinaire reprend son cours», comme l’écrivait Jules Lecomte dans son Dictionnaire pittoresque de Marine paru en 1835.(A SUIVRE)