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EMBARQUEMENTS - Page 104

  • REVUE TOUT-TERRAIN

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    La revue XXI fait des « petits ». Long cours : c’est un trimestriel faisant la part belle à l'esprit de découverte et aux grands reportages. « Favoriser le «long» par rapport au «court». C’est-à-dire la pensée, la poésie et l’imagination, de préférence au globalisé, au format » promettent d’ailleurs ses créateurs. Rapides présentations.

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    200 pages (sans publicités, ni réclames) pour entraîner « les lecteurs sur des routes insoupçonnées, dans la lignée du temps, au carrefour de l’aventure humaine, des sciences, de l’histoire et de l’utopie positive ». C’est, en tout cas, ce que vantent les créateurs de cette revue portée par le groupe de presse L’Express.

    Qu’on se le dise, le troisième numéro de Long cours est paru. Au sommaire et comme à l’accoutumée : des reportages « tout-terrain », des enquêtes fouillées, des nouvelles inédites d’auteurs et des récits de voyages savamment ciselés.

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    Repéré dans ce savant bric-à-brac éditorial : un portrait réchauffant de « Claude Lorius, docteur climat » par Corine Chollat, sa biographe. Autre étonnant reportage, celui dont l’académicien et écrivain Jean-Christophe Rufin signe le texte et les aquarelles consécutivement à une marche sur le chemin de Compostelle. Quant au récit dédié au Groenland, intitulé  « Adieu aux glaces », cosigné par l’inénarrable et truculent Sylvain Tesson, il achève d'emmener le lecteur sur les glaces en train de fondre. « Foutu climat », c'est par ailleurs le coeur du dossier de ce numéro 3.

    « Mettre en avant des sujets rarement traités, négligés par des médias en prise avec une actualité stressante, en boucle et déformante », tel est donc le leitmotiv de la revue Long cours.

    long cours,aventrue,reportages,écrivains-voyageurs,voyage,ruffin,l'express,tesson,découvertes

    Quant au nom (élégant) de cette revue, il donne lui aussi envie d’enquêter. Son étymologie est fort instructive. Le terme « Long Cours » fait sont apparition en 1681, dans l’article 59 de la Grande ordonnance de la Marine édité par Colbert. « Sont réputés être voyages de long cours « Les voyages de France en Moscovie, Groenland, Canada, aux bancs et îles de Terre Neuve et autres côtes et îles d'Amérique, au Cap-Vert, côte de Guinée et tous autres qui seront au-delà du tropique », stipule l'article

    Au cours du dix-neuvième siècle, son sens évoluera. Car, aux énumérations de destinations, on préférera attribuer à ce terme un autre sens. Celui de délimiter une zone géographique septentrionale par des méridiens et des parallèles. À l'intérieur de ces limites, la navigation est qualifiée de « cabotage » tandis qu’à l'extérieur, on parlera de navigation au « long cours ».

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    Dans la Marine marchande, le terme « Long-cours » (orné d'un trait d'union comme les longs-courriers) continue toujoursde désigner un transitaire spécialisé dans le transport maritime de tous types de marchandises, qu’il s’agisse d’automobiles ou de conteneurs.

    Long cours, c’est désormais, le titre (bien choisi) d’une revue trimestrielle que le féru de grands reportages et de récits d’écrivains voyageurs ne manquera jamais de « déguster »  à chaque saison.

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    Un bol d’air régénérant. Une autre façon de s'informer à l'heure où l’information immédiate impose son diktat sur le web, les réseaux sociaux et souvent dans la presse papier.

    Lire « Long Cours », c’est donc prendre le temps d’observer autrement le monde et ses acteurs. C’est également renouer avec l’esprit des découvreurs et l’enthousiasme des grands voyageurs d’antan. Une façon de conjuguer, lecture, évasion et réflexion.

    EN SAVOIR +
    Le site web de la revue Long cours

  • BONNES ETOILES (réactualisé)

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    L’illustrateur-scénariste-dessinateur & voyageur Joël Alessandra s’est attelé à l’adaptation en BD d’un roman de l’écrivain libanais Amin Maalouf. Embarquement pour un voyage envoûtant depuis le Moyen-Orient jusqu'à Gênes, via la Grèce et Londres à la fin du dix-septième siècle. Sa trilogie est désormais complète avec la publication récemment du troisième tome. Rapide revue de détails.
     

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    Génois d’Orient négociant en livres et curiosités, Baladassare Embriaco va se voir confier Le Centième Nom, un ouvrage rarissime réputé détenir le salut du monde.9782203040618_1.jpg

    Un livre à clef alors qu’il ne reste que quatre mois avant que ne débute l’an 1666, l’année de la Bête. Ce précieux objet, Baladassare va pourtant vite s’en débarrasser et le vendre à prix d’or à un représentant du royaume de France.

    Conscient de son erreur, le Génois se décide vite à partir sur les routes à la recherche du fameux livre. Sa quête va alors se transformer en un long voyage…

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    Paru en l’an 2000, le roman d’Amin Maalouf est donc à l’origine de cette adaptation BD (déclinée en trois tomes) signée Joël Alessandra, illustrateur, dessinateur et globe-trotter.

    Constantinople, la Grèce, Londres et enfin Gênes, le voyage et l’aventure sont donc des thèmes prégnants dans cette trilogie tout comme les religions. Dans toute son oeuvre, Amin Maalouf plaide d’ailleurs pour l’esprit de tolérance et pour l’acceptation des différences. 

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    Sur le plan graphique, Joël Alessandra, basé à Uzès dans le Gard, avoue s’être inspiré des peintres orientalistes du dix-neuvième siècle.

    Quant aux influences « bédé », celles d’un Hugo Pratt, de Ferrandez ou de Cailleaux sont manifestes dixit les spécialistes. Confirmations de l’intéressé, à son aise devant la feuille blanche avec ses crayons aussi bien dans la fiction que dans les carnets de voyages.

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    Une trilogie pour ravir les lecteurs en quête d’horizons lointains. L’occasion également de se familiariser avec un roman d’Amin Maalouf et de (pourquoi pas) poursuivre l’aventure en se plongeant plus avant dans son œuvre.

    Inspiré, l’ami Joël nous régale !

    Stéphane DUGAST
    Dessins : Joël Alessandra /
    © Casterman

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    À LIRE //

    Le Centième Nom (tome 1), Un ciel sans étoiles (tome 2) & La tentation de Gênes (tome 3). Scénario, dessin et couleurs de Joël Alessandra d’après le roman Le périple de Baldassare  d’Amin Maalouf. 14 € l’album (Casterman).

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    EN SAVOIR PLUS //
    Le site web de Joël Alessandra


  • L’ÉNIGME LAPÉROUSE 3|4

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    C’est sur une île du Pacifique sud, régulièrement balayée par les cyclones que se serait échoué Monsieur de Lapérouse et ses 220 marins, portés disparus depuis 1788. Mais qui était au juste ce navigateur du Roy ? Troisième volet d’un récit d’une aventure fort mystérieuse…

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    LIRE L’EPISODE PRÉCÉDENT Quarante ans après la révolution, qun capitaine marchand irlandais retrouve, lors d’une escale au Vanuatu, des étranges objets dont une poignée d’épée en argent frappée d’une fleur de lys, pour que l’enquête soit relancée.

    Perspicace et sûrement un peu cupide - 10  000 francs or de récompense sont promis à quiconque fournit tout indice concernant « l’expédition Royale » - Peter Dillon oriente ses recherches vers Vanikoro, une île éloignée des routes maritimes et difficile d’accès.

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    La France de Charles X réagit à cette découverte et dépêche le navigateur Jules Dumont Durville sur place.

    Plusieurs semaines après un second passage de Dillon, le marin français fait dresser une stèle en mémoire des disparus et rapporte des ancres, des canons, des morceaux de porcelaine et autant d’indices qui prouvent que Vanikoro est bien le lieu du naufrage. L’île mystérieuse livre au compte goutte ses secrets.

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    136 ans après ce rebondissement, les investigations reprennent à Vanikoro. En 1964, la « Dunkerquoise », un patrouilleur de la Marine, identifie une deuxième épave dans une fausse passe du lagon.

    Si le mystère s’éclaircit en partie, de nombreuses zones d’ombre demeurent mais les 220 marins et scientifiques de sa majesté Louis XVI retombent à nouveau dans l’oubli jusqu’à ce que des passionnés néo-calédoniens n’entament en 1981 leur première campagne de fouilles sur l’île perdue du Pacifique et récidivent à la fin des années 2000.

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    L’énigme de Vanikoro sera alors en passe d’être résolue. Sûrement l’énergie magnétique de Jean-François de Galaup, comte de Lapérouse…

    Stéphane DUGAST

     

  • SUR LA PISTE KHMER

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    Les anciens Khmers rouges du Cambodge et leurs nouveaux business, c’est la dernière enquête de l’écrivain et grand reporter Olivier Weber. À la clef, un livre et un film documentaire bientôt sur les écrans.

    À l’Ouest du Cambodge, vivent en toute impunité les anciens Khmers rouges, responsables du génocide des années 1970. Leur secret : le trafic des rubis.

    Grâce aux pierres précieuses, les anciens compagnons de Pol Pot - dont le règne de 1975 à 1979 s’est soldé par la mort de près de deux millions de Cambodgiens (soit environ un habitant sur quatre) - ont littéralement « acheté » la paix à Phnom Penh, la capitale.

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    Ecrivain-voyageur et grand reporter aguerri, Olivier Weber remonte ainsi la piste des anciens compagnons de route de Pol Pot, devenus des trafiquants de pierres précieuses.

    « Les Impunis est un récit de voyage dans les anciens maquis des Khmers rouges qui évoque non sans humour leur étrange reconversion : trafic  de rubis, casinos clandestins, bordels ou blanchiment d’argent »

    Son voyage nous entraîne dans le fief d’Ee Chhang, ancien garde du corps de Pol Pot, désormais l’homme fort de la province et à la tête d’une petite armée.  Ses hommes contrôlent tout. Ils ont même « vendu » quelques chefs afin de s’assurer une retraite dorée. Une incroyable mue pour ceux qui avaient réussi à abolir la monnaie.

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    Les surprises au cours de cette enquête, façon road movie, sont donc nombreuses. Un reportage décliné en un ouvrage « Les Impunis, Un Voyage dans la banalité du mal » aux éditions Robert Laffont et un film documentaire 52 minutes « Les rubis des Khmers rouges ».

    Une enquête fouillée et du bel ouvrage comme à l’accoutumée chez Olivier Weber, orfèvre en la matière.

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    > CONFÉRENCE  Rendez vous le mercredi 20 mars 2013 à 18h30. Amphithéâtre de la Société de Géographie - 184 Bd St Germain à Paris. Projection du film documentaire 52 minutes « Les rubis des Khmers rouges » suivie d'un débat. Soirée gratuite et ouverte à tous.


  • RÊVES DE GLACES 4|4

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    Son idée ? Remorquer des icebergs et les exploiter afin de produire de l’eau douce. Sa force ? S’appuyer sur les compétences et la « puissance de feu » d’acteurs industriels comme Dassault Systèmes. « Ice Dream », c’est le nom de ce projet ambitieux. C’est l’obsession de l’ingénieur français Georges Mougin depuis plus de quatre décennies.

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    LIRE L'ÉPISODE PRÉCÉDENT L’eau potable est une ressource rare dans de nombreux pays du globe. Au 21ème siècle, près d’un milliard d’êtres humains n’y ont d’ailleurs toujours pas accès, tandis que plus de 2,5 milliards ne disposent pas de système d’assainissement.

    Face à ce constat, les chercheurs du monde entier cherchent des solutions afin de produire de l’eau potable. Il existe pourtant de gigantesques réservoirs d’eau douce inexploitée : les icebergs.

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    Contrairement à la banquise, constituée d’eau de mer gelée et habitée par des animaux sauvages, les icebergs sont des montagnes d’eau douce à la dérive.

    Détachés des glaciers polaires et calottes continentales, ils dérivent naturellement dans l’océan jusqu’à leur fonte.

    Chaque année, des dizaines de milliers d’icebergs sont ainsi produits par les glaciers, tous destinés à fondre et à se perdre dans les eaux salées des océans. Et chaque année, c’est l’équivalent de la consommation mondiale annuelle en eau potable qui disparaît ainsi en fondant !

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    Projet « dormant » pendant 20 ans, la création de services de prévisions océaniques ainsi que la disponibilité des moyens maritimes développés pour l'offshore pétrolier vont faire renaître ce projet en 2003. Car, Georges Mougin n’a pas abandonné son idée.

    Depuis, l’ingénieur français octogénaire se démène. A l’aide de technologies d’innovation sociale, il s’est d’abord entouré d’un réseau international d’experts issus des mondes de l’ingénierie, de la glaciologie, de la météorologie et de l’océanographie physique.

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    Des technologies de simulation scientifique de pointe lui ont ensuite permis d’intégrer des données océanographiques et météorologiques complexes du monde réel. Dans le même temps, c’est grâce à des expériences virtuelles 3D immersives et des simulations que lui et son équipe ont testé plusieurs modèles.

    Georges Mougin est donc plus que jamais convaincu du bien-fondé de son idée révolutionnaire, celle d’ouvrir une nouvelle voie dans l’industrie de la production d’eau et d’énergie.

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    Compte-tenu de la géopolitique future et grâce aux technologiques innovantes du 21ème siècle, le rêve un peu fou d’un ingénieur français obstiné ne devrait plus tarder à devenir réalité… (FIN)

    Stéphane DUGAST
    Images © IceDream

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    > EN SAVOIR PLUS

     http://www.3ds.com/fr/icedream/

    Une plate-forme d’expériences 3D pour relever le défi du projet IceDream imaginé par Georges Mougin.

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    > LE FILM

    Visionnez le documentaire scientifique Un fim diffusé sur plusieurs chaines TV dans le monde, dont notamment France 3 (France), TV5 Monde (monde), Planète Thalassa (France), RTBF (Belgique), VRT (Belgique,) ZDF (Allemagne), 3 sat (Allemagne, Suisse, Autriche), NRK (Norvège), TSR (Suisse), Qatar Airways (monde), OASIS HD (Canada)…


  • GRAND ENTRETIEN

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    « Habiter autrement la planète », c’est le titre d’une collection de livres d’entretiens initiés par les Scouts et Guides de France. À l’honneur du dernier né de cette collection : la navigatrice et écrivain de Marine Isabelle Autissier. Une collaboration porteuse de sens.

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    C’est autant pour son goût du large, sa connaissance de la planète que pour ses valeurs ou sa volonté inoxydable que les éditions des  Presses d’Ile-de-France (la maison d’édition des Scouts et guides de France) ont choisi de publier un grand entretien en compagnie d’une dame de la mer : Isabelle Autissier.

    « Il est grand temps d’éduquer les jeunes à s’engager et avoir foi en l’avenir. Parce qu’Isabelle Autissier est une femme de conviction, elle est un témoin stimulant pour nous tous, citoyens du monde, désireux d’habiter autrement la planète » précise d’ailleurs d’emblée, dans un large sourire, Philippe Bancon, délégué général des Scouts et Guides de France.

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    Réponse sans ambages de la navigatrice au caractère bien trempé, également ambassadrice de la Nature et écrivain de Marine : « J’ai voulu être cette grande sœur et répondre à ces 1001 questions que l’on se pose à 18-20 ans. Qui suis-je vraiment ? Comment vais-je réaliser et accomplir mes rêves ? Comment vais-je trouver ma place dans la société ? Ce son autant d’interrogations auxquelles je tente d’apporter mon éclairages ».

    « Réfléchir à d’autres fonctionnements pour nos sociétés,
    à d’autres manières d’être.
    Il est urgent de fertiliser notre imagination.
    Cela tombe bien, la matière grise est la seule matière
    très largement sous exploitée »
    (Isabelle Autissier)

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    Surprise à la lecture de cet ouvrage, la pertinence des messages autant écologiques que sociétales d’Isabelle Autissier.

    L’univers maritime n’est bien évidement pas oublié : « La mer apprend à simplifier les modes de consommation, et qu’il est plus facile d’être simple que d’être compliqué ».

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    Quant aux Scouts et Guides de France, dont les scouts marins, ils ont œuvré à l’élaboration des questions à poser à Isabelle Autissier afin que ce grand entretien soit le reflet des préoccupations d e leur génération.

    Au final, un ouvrage utile, à l’usage aussi bien des jeunes que des éducateurs et des parents.

    Stéphane DUGAST

     

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    > À LIRE

    « La Terre pour horizon ». Entretien avec Isabelle Autissier. Propos recueillis par Gaïa Mugler-Solana. 136 pages - 9.60 € (Les Presses d’Ile-de-France). Vente en librairie et sur www.laboutiqueduscoutisme.com


  • MÉMOIRE VIVE

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    Figure française de la seconde guerre mondiale et martyr de la résistance, Honoré d'Estienne d'Orves (1901-1941) a aussi été un jeune officier de Marine féru de mer et de voyages.

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    Mont Valérien, 29 août 1941, le capitaine de corvette d’Estienne d’Orves est fusillé par l’occupant allemand, avec 100 autres otages, à titre d’exemple et de représailles.

    Une semaine auparavant, le résistant Pierre Georges (le futur colonel Fabien) a abattu un officier de la Kriegsmarine en pleine rue à Paris. Dès le lendemain, les Allemands ont alors promulgué une ordonnance transformant tout prisonnier français en otage.

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    Quant à l’arrestation d’Honoré d'Estienne d'Orves, elle est survenue le 22 janvier 1941, suite à la trahison du quartier-maître radiotélégraphiste Marty avec qui l’officier de Marine s’étaitinstallé à Nantes dès décembre 1940. De son vrai nom Alfred Gaessler, Georges Marty est en fait un agent du contre-espionnage allemand.

    Auparavant, celui qui donnera son nom à la cour d'honneur de l'hôtel de l'état-major de la Marine a pu néanmoins organiser le réseau de renseignement dit « Nemrod » pour la Bretagne et établir la première liaison radio entre la France occupée et les Forces navales françaises libres (FNFL) à Londres.

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    C’est après un long périple autour de l'Afrique que le capitaine de corvette s’est présenté fin septembre 1940 au quartier général du général de Gaulle à Londres.

    Affecté à bord du croiseur Duquesne, en tant qu'officier d'ordonnance de l'amiral Godfroy, commandant la « Force X », le jeune officier n’a pas supporté l’inaction consécutive à l’armistice de 1940, bloquant son escadre au large d’Alexandrie.

    MERS & MARINE

    Issu d'une noble lignée, le comte Honoré d'Estienne d'Orves s'est engagé dans la Marine en 1921 après des études à l'École polytechnique. Elève officier à l'École navale, il participe en 1923 à la campagne d'application à bord du croiseur école Jeanne d'Arc. Un nouveau monde s’offre alors au jeune homme.

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    Moyen-Orient, la Chine, l’Afrique noire, Hawaï ou Hollywood. Partout, l’enseigne de vaisseau se passionne pour les pays dans lesquels il fait escale, multipliant les excursions, les rencontres et les frasques. Il est alors à l’âge des grandes questions et des grandes passions.

    Cousin d’Antoine de Saint-Exupéry qu'il encouragera d’ailleurs à publier son premier roman « Courrier Sud » et de Louise de Vilmorin, romancière et épouse d’André Malraux, le jeune officier va dès lors parcourir les mers du globe, à bord de nombreux bâtiments gris, dont le Jules Michelet, le Condorcet, le Bison, le Jaguar ou le Cyclone.

     

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    Port Saïd, Le Caire, Djibouti, Hong Kong, Shanghai… Jusqu’en 1933 et une affectation comme instructeur sur la Jeanne, il raconte ses voyages dans ses carnets, comme il était alors d’usage pour tout officier de Marine.

    Des carnets jusqu’alors restés secrets. Enfermés au fond d'une valise après sa mort par sa veuve, ce sont ses derniers descendants qui ont finalement accepté de publier ses écrits, des carnets de voyages présentés et annotés par Etienne de Montety, rédacteur en chef du Figaro littéraire et auteur d’une biographie d'Honoré d'Estienne d'Orves.

    Des journaux de bord donc inédits, ceux de l’une des figures de la Marine et de la France Libre. Une œuvre à découvrir... (SD)

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    > À LIRE « Je ne songe qu’à vivre - Carnets de voyage 1923-1933 » d’Honoré d'Estienne d’Orves. 316 pages – 21 € (Arthaud).

  • CROQUER LA MER

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    À l’occasion de l'exposition du musée de la Marine de Paris consacrée à Mathurin Méheut (1882-1958) jusqu'au premier septembre 2013, pleins feux sur un artiste breton aux mille et une facettes.

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    Le monde marin l’a fasciné. Ses reproductions - sous toutes les formes et sur tous les supports - de crustacés, de poissons ou d’algues sont restées fameuses. Les gens de mer l’ont également inspiré. Natif de Lamballe, Mathurin Méheut a suivi sa formation d’abord à l’école des Beaux-arts de Rennes puis à l’Ecole des Art Décoratifs de Paris.

    Très tôt, il collabore à la revue « Art et Décoration », côtoyant les initiateurs de l’Art Nouveau. Etabli dans la capitale, l’artiste aux mille et un talents restera cependant toujours fidèle à sa Bretagne natale qu’il sillonnera inlassablement, fréquentant goémoniers, paludiers, marins pêcheurs et gens de mer, « fabriquant » ainsi de précieux témoignages de la vie quotidienne de son époque.

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    1914, une année décisive dans sa carrière d’abord entamée par un voyage à l’autre bout du monde. Grâce à une bourse de la fondation Albert Kahn, Mathurin Méheut se rend ainsi à Hawaï et au Japon où, dixit les spécialistes « il trouve une confirmation de ses choix iconographiques et techniques, la représentation de l’essentiel, la traduction de l’instantané par un trait vif et précis, l’usage de l’aplat et le choix de cadrages originaux ».

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    « Mathurin Méheut,
    c’est un fin observateur de la nature, du monde maritime,
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    Voyage écourté à cause de la mobilisation. Retour « fissa » dans sa patrie meurtrie. Témoin à sa façon de  la « grande guerre », l’artiste réalise alors des milliers de croquis, dont notamment ceux frappants de la vie dans les tranchées.

    En témoin méticuleux et artiste appliqué, Mathurin Méheut croque avec instantanéité sur tous les supports et selon les commandes. Egalement céramiste de talent, il multipliera les collaborations dont celles remarquées avec les faïenceries de Quimper, décorant des services de table devenus « collector ».

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    Mathurin Méheut doit aussi sa renommée à ses talents d’illustrateur. Pratiquant la gravure sur bois, la lithographie et la zincographie, il illustrera ainsi moult ouvrages dont ceux de Colette ou encore de Pierre Loti. Autre preuve de son éclectisme, son travail de décoration entrepris sur neuf paquebots, dont le Normandie.

    Palais de Chaillot, un bel hommage est donc rendu à un artiste nommé peintre de la Marine en 1921. Mathurin Méheut ou une œuvre protéiforme. Une référence incontestable du monde maritime des Arts et des Lettres du vingtième siècle. À (re)découvrir.

    Stéphane DUGAST

     

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    > EN SAVOIR PLUS

    Le musée a vu grand ! Décors taille XXL, dessins, croquis ou  livres illustrés de Mathurin Méheut s’étendent sur 1 000 m². Prolongations. Rendez-vous jusqu'au 1er septembre prochain au musée national de la Marine de Paris au palais de Chaillot.

    + d’infos sur http://www.musee-marine.fr

  • RÊVES DE GLACES 3|4

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    Son idée ? Remorquer des icebergs et les exploiter afin de produire de l’eau douce. Sa force ? S’appuyer sur les compétences et la « puissance de feu » d’acteurs industriels comme Dassault Systèmes. « Ice Dream », c’est le nom de ce projet ambitieux. C’est
    l’obsession de l’ingénieur français Georges Mougin depuis plus de quatre décennies.

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    LIRE L'ÉPISODE PRÉCÉDENT « Mon projet consiste à exploiter les icebergs qui dérivent naturellement et sont voués à fondre et à se perdre dans l’eau salée des océans. C’est indéniablement une ressource pour l’avenir » explique d’abord Georges Mougin, l’artisan principal de ce projet ambitieux aux difficultés techniques nombreuses.

    Première d’entre elles, celle d’anticiper la fonte de l’iceberg pendant son transfert. Il s’agit dès lors d’étudier les interactions entre l’iceberg, protégé par une jupe (dans la méthode « Mougin »), et son environnement naturel.

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    La vitesse et la température des courants marins et des vents ou encore la hauteur et la longueur d’onde de la houle sont des facteurs « impactants ». Le comportement même de l’iceberg lors de la fonte est également intéressant car ses différentes parties ne fondent pas toutes à la même vitesse.

    La partie émergée d’un iceberg est peu sensible au rayonnement solaire, grâce au pouvoir fortement réflectif du blanc immaculé de la glace.

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    Ses flans, en revanche, au niveau de la ligne de flottaison et sous l’attaque naturelle de la houle, correspondent à des zones qui fondent la plus vite.  D’où l’importance d’une ceinture flottante de 12 mètres de haut comme prévue dans le système de tractation imaginé par Georges Mougin.

    Autre région fragile d’un iceberg, ses angles ou sur des  zones des parois verticales présentant de fortes anfractuosités. La fonte y est la plus rapide car plus la surface de contact avec l’eau est grande et plus rapide est la fonte.

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    Si le bon sens pourrait suffire à prédire que la présence d’une jupe en textile synthétique et d’un matelas d’eau autour d’un iceberg ralentirait de manière considérable sa fonte, les simulations en apportent la preuve scientifique.

     « Bien entendu, des aspects importants restent à étudier sur le bien fondé du projet et notamment les moyens de tractations », tempère néanmoins Georges Mougin toujours très prolixe dès qu’il s’agit de parler de son projet « vieux » de quarante ans… (À SUIVRE)

    Stéphane DUGAST
    Images © IceDream

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    > EN SAVOIR PLUS

    La plate-forme d’expériences 3D pour relever le défi du projet IceDream imaginé par Georges Mougin


  • L’ANCRE ET LA PLUME

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    «Habiter autrement la planète», c’est le titre d’une collection de livres d’entretiens initiés par les Scouts et Guides de France. À l’honneur du dernier né de cette collection : la navigatrice et écrivain de Marine Isabelle Autissier. Rapide portrait.

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    C’est en région parisienne qu’Isabelle Autissier passe son enfance, ce qui ne l’empêche pas de découvrir la voile en Bretagne dès ses 6 ans.

    Diplôme d'ingénieur agronome (spécialisation halieutique) en poche, elle va d’abord mener une carrière dans la recherche avant d’enseigner à l'École maritime et aquacole de La Rochelle.

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    En parallèle, elle navigue, participant à des courses à la voile de renom dont l’édition 1991 du BOC Challenge qu’elle achève en 7ème position, devenant ainsi la première femme à réaliser un tour du monde en solitaire.

    La « prof-skipper » se consacre alors entièrement à la compétition jusqu’à un naufrage pendant une course au large en 1998. Une « fortune de mer » qui l’incite à renoncer à la compétition en solitaire.

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    De la barre, elle passe aisément à la plume, publiant des récits comme le remarqué Kerguelen, le voyageur au pays de l'ombre (Grasset) tout en continuant cependant de naviguer en équipage.

    En 2009, elle publie son premier roman : Seule la mer s'en souviendra (Grasset), l'histoire d'une supercherie en mer qui lui vaudra tous les honneurs.

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    Cette même année, Isabelle Autissier devient présidente de la branche française du World Wide Fund for Nature (WWF). Une activité « citoyenne » à plein temps qu’elle concilie avec sa passion pour la navigation trois mois par an.

    Après moult voyages dans les mers du Sud (en compagnie notamment d’Erik Orsenna), Isabelle Autissier a mis désormais le cap plein nord.

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    L’Arctique est ainsi devenu son nouveau « théâtre d’opérations » autant  pour des motifs maritimes, personnels que littéraires.

    Autant de qualités lui valant d’être l’invité du livre entretien « La Terre pour horizon » publié par les éditions des Presses d’Ile-de-France, la maison d’édition des Scouts et guides de France. (A SUIVRE)

    Stéphane DUGAST

  • L’ÉNIGME LAPÉROUSE 2|4

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    C’est sur une île du Pacifique sud, régulièrement balayée par les cyclones que se serait échoué Monsieur de Lapérouse et ses 220 marins, portés disparus depuis 1788. Mais qui était au juste ce navigateur du Roy ?

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    L’EPISODE PRÉCÉDENT Été 1785. Les deux frégates royales - la « Boussole » et « l’Astrolabe » - quittent Brest pour un long voyage de 4 ans autour du globe. La fine fleur des officiers, des marins et des scientifiques du royaume part compléter les trois voyages du célèbre navigateur britannique James Cook. Les objectifs assignés à cette grande campagne d’exploration et de découvertes, commanditée par Louis XVI lui même, sont multiples.

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    Rectifier et achever la cartographie de la planète afin de découvrir ses ultimes terrae incongnitae. Ouvrir de nouvelles routes maritimes. Enrichir les connaissances et les collections scientifiques de ce siècle avide de découvertes.

    Pendant près de 3 ans, Lapérouse et ses marins vont parcourir mers et océans du globe. L’Atlantique. Le Pacifique. Et les escales à terre seront variées. Les Canaries, l’île de Pâques,  Hawaï, l’Alaska, les îles Sakhaline, Macao, Manille, Norfolk et Botany Bay, à quelques encablures de l’actuelle Sydney.

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    À compter de ce mois de mars 1788, plus personne ne recevra de nouvelles des marins français. « A-t-on des nouvelles de Monsieur de Lapérouse ? ».

    Même l’infortuné Louis XVI, sur le point de gravir les marches de l’échafaud, s’en serait inquiété. Sans laisser la moindre trace, les aventuriers du siècle des lumières disparaissent dans le Pacifique sud tandis qu’en France gronde la Révolution. (LIRE LA SUITE)

    Stéphane DUGAST
    Visuels Association Lapérouse

  • 4L AFRICAINES

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    Le « 4L Trophy » : c’est un raid et le premier rallye européen 100% étudiant sur les pistes marocaines. Une aventure alliant action, partage et solidarité. En participant à ce raid, les 3 000 « étudiants-pilotes » (2 par 4L) viennent également en aide aux enfants du désert avec l'association Enfants du Désert. Direction le Maroc et ses pistes poussiéreuses…



    > EN SAVOIR PLUS

    Le site web du 4L Trophy
    Le site web de l'association Enfants du Désert